Le report à jeudi de la deuxième manche du slalom géant féminin aura au moins eu ceci de bon: Marie-Michèle Gagnon saura exactement quoi faire lorsque commencera la première manche du slalom, vendredi matin.

La skieuse de Lac-Etchemin venait à peine de terminer sa descente en géant qu'elle avait déjà enfilé son équipement de slalom dans le but d'aller s'entraîner en vue de la dernière épreuve féminine des Jeux olympiques de Vancouver.

«Je viens de comprendre qu'il faut prendre des risques», a-t-elle dit quelques minutes à peine après avoir terminé 21e en géant, mais affiché le cinquième temps de la deuxième manche. «Il faut vraiment que tu donnes tout une fois rendu sur la piste. Si je veux atteindre mes objectifs, je dois inévitablement passer par là.»

Comme lors du géant, Gagnon visera une place parmi les 15 premières lors du slalom.

Marie-Pier Préfontaine, elle, était satisfaite de sa première présence à des Jeux olympiques après avoir terminé 29e du slalom géant.

«J'ai eu une bonne première manche, qui m'a permis d'être parmi les 30 premières. C'était parfait, c'est ça que je voulais, a souligné la skieuse de 21 ans de Saint-Sauveur. En deuxième manche, j'étais quand même loin dans les temps, j'aurais voulu attaquer davantage... Mais j'ai gagné un peu d'expérience.

«Pour moi, l'objectif c'était ça, de prendre de l'expérience en vue des Jeux de 2014. C'est ce que j'ai fait, je suis contente.»

Préfontaine a indiqué que le report à jeudi de la deuxième manche a eu du bon, puisque ça lui a permis d'aborder la deuxième portion de la compétition avec plus de sérénité.

«J'étais plus nerveuse hier (mercredi) et aujourd'hui je me suis amusée», a-t-elle indiqué après la manche ultime de jeudi, en ajoutant que c'était là l'attitude de toute l'équipe canadienne.

Gagnon, Préfontaine, Britt Janyk et Shona Rubens ont toutes affiché l'un des 30 meilleurs temps lors de la première manche, et terminé parmi les 30 premières à l'issue de la deuxième descente.

«Après la première manche, on était super contentes, ça faisait vraiment longtemps qu'on n'avait pas été les quatre dans les 30 premières, a indiqué Préfontaine. On était vraiment positives, ce matin, avant de commencer la deuxième manche. Je pense que ça s'est bien passé pour toute la gang.»

Sors tout... et attaque

Plus tôt cette semaine, Gagnon a déclaré ne pas ressentir de nervosité malgré le fait qu'elle se retrouvait à ses premiers Jeux olympiques. Elle a toutefois reconnu avoir eu quelques papillons dans l'estomac au moment de se présenter au portillon de départ, jeudi.

«J'étais comme, «OK, prends une bonne respiration, sors tout, attaque...' C'est quand même bon d'avoir un peu de nervosité.»

Lors du slalom de vendredi, Gagnon prendra le départ en compagnie de deux autres skieuses du Québec, Anna Goodman, de Pointe-Claire, et Brigitte Acton, de Mont-Tremblant. Elle a dit s'attendre à de bonnes choses de la part de Goodman même si celle-ci va skier avec une orthèse, question de protéger son genou, qui sera opéré le 4 mars prochain dans le but de réparer une déchirure au ligament croisé antérieur.

«Sa façon de skier n'a pas changé, a noté Gagnon. Elle ressent parfois quelque chose à son genou, mais je suis convaincue qu'elle va tirer un lapin de son chapeau. Elle est excellente en course, elle n'aime pas se faire battre par d'autres. Elle a du caractère et je m'attends à ce qu'elle fasse bien.»

Jusqu'à dimanche

Le slalom géant était la seule épreuve au programme de Préfontaine, mais celle-ci prévoyait quand même rester à Whistler jusqu'à la fin des Jeux.

«Je vais prendre un congé dont j'ai bien besoin, puis je vais aller à la cérémonie de clôture. Et après ça, à la maison», a-t-elle indiqué.

Seuls les parents de Préfontaine ont pu venir l'encourager à Whistler. Elle aurait normalement eu plus de gens pour la soutenir, mais c'est seulement à la toute fin de janvier qu'elle a su qu'elle ferait partie de l'équipe. Il était trop tard pour que d'autres membres de sa famille puissent prendre congé.

Préfontaine n'était pas parmi les 19 premiers skieurs choisis au sein de l'équipe canadienne olympique. C'est seulement quand Canada Alpin a appris que trois places supplémentaires lui avaient été accordées que Préfontaine a obtenu son billet pour Whistler.

«C'est sûr que j'ai trouvé ça dur de voir la liste (d'athlètes) qui était devant moi, a-t-elle reconnu. Mais je n'y pense plus, je suis venue ici et c'est ce qui compte.»