Patinage de vitesse Canada a répondu aux critiques de Denny Morrison, dimanche, disant que ce dernier devrait «reconnaître sa responsabilité» pour ses contre-performances aux Jeux.

Brian Rahill, le directeur du programme olympique et de haute performance, est porté à croire que Morrison a parlé par frustration après avoir dû se contenter de la neuvième place au 1500 mètres, samedi. Mercredi, il avait livré une autre décevante performance, se contentant de la 13e place au 1000 mètres.

Le patineur a remis en question son régime et la décision de retrancher l'Américain Shani Davis de son groupe d'entraînement il y a quatre ans. Il s'était également plaint de ne pas avoir de compétition pour lui pousser dans le dos.

Rejetant toutes ces critiques en entrevue, Rahill a raconté que l'entraîneur national Marcel Lacroix et lui avaient discuté de la possibilité de laisser Morrison s'entraîner de nouveau avec Davis il y a trois mois. Aussi, ils auraient donné leur accord si Morrison l'avait demandé.

Quant aux autres critiques, elles constituaient quelque chose de nouveau pour lui, a dit Rahill. Celui-ci a ajouté que Lacroix et lui sont au service des athlètes et qu'ils auraient écouté les demandes de Morrison, mais que celui-ci n'en a jamais formulé.

«Chaque athlète doit prendre la responsabilité de ses décisions et de ses actes, Denny comme les autres», a rappelé Rahill.

L'athlète de 24 ans, un ancien champion du monde sur cette distance et l'un des plus grands espoirs de médaille au Canada à l'anneau olympique de Richmond, a terminé en 1:46,93 seconde, loin derrière le médaillé d'or Mark Tuitert (1:45,57) des Pays-Bas.

Durant 1200 mètres, Morrison était là. Puis il a manqué de gaz et il n'y était plus.

«C'est un peu ce qui m'est arrivé tout au long de la saison, a-t-il expliqué, notant qu'il avait quitté une séance d'entraînement pour la première fois de sa vie vendredi, lançant ses lunettes sur la glace en signe de colère.

«Je ne sais pas si ça a à voir avec le programme ou quoi, mais je sais par contre qu'en ce qui concerne ma capacité à endurer la présence d'acide lactique, je pourrais devancer tous ces gars si on faisait des sprints en pente.

«Dans le dernier tour, vous l'avez vu, j'ai perdu toute ma vitesse. J'ai implosé, littéralement. Ce n'est pas que je n'essayais pas au maximum. Je n'ai pas abandonné. D'une façon technique, je ne faisais pas ce que je devais faire. C'est quelque chose que j'ai perdu au cours des 12 à 15 derniers mois et c'est très frustrant d'approcher de plus en plus des Jeux et de savoir que vous patinez de moins en moins bien, surtout en fin de course, quand la fatigue se fait sentir.»

Davis, le champion du 1000 mètres, qui n'avait perdu qu'une seule fois au 1500 mètres cette saison, a décroché l'argent avec un temps de 1:46,10, tandis que Havard Bokko de la Norvège a terminé troisième (1:46,13).

Plus tôt la semaine dernière, Davis, qui détient le record du monde dans cette épreuve, ruminait contre Patinage de vitesse Canada, qui a décidé de l'empêcher de s'entraîner avec Morrison à Calgary sous les ordres de l'entraîneur Marcel Lacroix, afin de pouvoir garder secret le programme «A nous le podium». Cette décision avait blessé les deux athlètes, mais particulièrement son ami canadien et rival.

Morrison, lui aussi, a souvent parlé du fait que leurs similitudes physiques et de leur technique de patinage faisaient de Davis un partenaire d'entraînement idéal.