Tania Vicent a franchi la ligne d'arrivée bonne dernière, mais l'athlète de 34 ans avait déjà remporté une victoire personnelle en se qualifiant pour la finale du 1500 m courte piste, samedi soir, au Pacific Coliseum.

Davantage spécialiste du 1000 m, la patineuse originaire de Laval, doyenne de la compétition olympique dans son sport, a livré une course parfaite sur le plan tactique en demi-finale, coiffant la Chinoise Sun Linlin par trois centièmes pour s'emparer de la deuxième place disponible, derrière l'éventuelle médaillée d'argent, la Coréenne Eun-Byul Lee.

«Il fallait que je batte au moins la Coréenne ou la Chinoise et j'ai réussi, en étant très stratégique et en économisant mon énergie. Pendant l'échauffement, ils n'arrêtent pas de dire que je suis la plus vieille du circuit, la plus vieille de l'équipe. À un moment donné, il faut que l'expérience paie. Je ne peux pas toujours être la plus vieille et ne rien faire avec ça! Ça a payé: j'ai été stratégique et ça m'a permis d'aller jusqu'en finale.»

Mais les efforts déployés en demi-finale l'ont hypothéquée lors de la ronde ultime, disputée par huit patineuses et remportée par la Chinoise Yang Zhou, qui a établi une nouvelle marque olympique de 2 :16.993.

«Il y a eu du brasse-camarade en avant et je me suis retrouvée deuxième. Sauf que la Coréenne devant était extrêmement loin, a expliqué Vicent. Je me suis retrouvée à tirer la course pour tout le gros train en arrière de moi. Je ne voulais pas être là. J'ai regardé le compte-tours et j'ai vu qu'il en restait trop. Je savais que je manquerais de jambes à la fin.»

C'est ce qui s'est produit, toutes ses rivales la doublant dans les derniers tours de l'épreuve, la plus longue en courte piste. «Je suis quand même contente. Mon objectif était de faire un top huit au 1500m. Je l'ai réussi. Me suis dit que je ne voulais avoir aucun regret et j'ai tout laissé sur la piste. Jusqu'à être un demi-tour derrière les autres!», a dit Vicent.

Sa coéquipière Kalyna Roberge, de Saint-Étienne-de-Lauzon, a raté la finale, victime d'une chute en demi-finale. «(La médaillée d'or du 500 m) Meng Wang s'est refermée sur moi et j'ai été écrasée un peu sur le tracé. Ma lame gauche a accroché un bloc et dans ces cas-là, c'est quasiment impossible de se reprendre. Mes deux patins sont partis dans les airs et je n'ai pas eu le temps de remettre ma lame droite sur la glace», a expliqué Roberge.

La patineuse de 23 ans était plus souriante qu'après son échec dans le 500 m, mercredi, qui l'avait laissée en larmes. «Je suis très satisfaite parce que le 1500 m n'est pas ma distance. Je savais que dans cette course là, il fallait que je me batte, que je redevienne la fille de 18 ans que j'étais. C'est ce que j'ai fait. Je me suis battue jusqu'à ce que je tombe.»

L'autre Québécoise en lice, Valérie Maltais, 19 ans, de Saguenay, s'est qualifiée pour la troisième demi-finale, mais a fini cinquième de sa vague. «Mon expérience de course a été courte, mais je l'ai appréciée à 100%. Ma première course, j'étais extrêmement nerveuse, mais finalement ça s'est super bien passé. J'avais de bonnes jambes. J'étais plus relax à ma deuxième course, mais j'ai manqué de jambes.»