Le tsar Evgeni Plushenko a été surpassé par l'Américain Evan Lysacek au terme d'une très grande finale de patinage artistique. Finale au sens où les six derniers patineurs à s'élancer sur la glace se sont livré une bataille extraordinaire qui a fait vibrer l'édifice.

Lysacek a été le premier des six à s'élancer. Il a été fabuleux de style et de perfection dans ses sauts, dans ses réceptions et sorties. La jambe projetée, suprême de maîtrise et d'assurance, il a offert un formidable spectacle pour récolter 257,67 points.

Ses rivaux les plus sérieux, le Japonais Daisuke Takahashi et le Suisse Stéphane Laniel, ont été excellents, mais ont connu au moins une difficulté majeure au cours de leur performance.

Restait donc le tsar. Evgeni Plushenko a été formidable. Il a réussi un quadruple un peu entaché à la sortie combiné avec un triple, mais son patinage était moins fluide, moins parfait. Pendant que les juges préparaient leurs notes, on sentait une tension énorme dans l'immeuble.

Le verdict est tombé. Il respectait ce que les athlètes avaient réussi sur la glace. Lysacek raflait l'or et Plushenko, à un point et trois dixièmes derrière, devait se satisfaire de l'argent. Une grande soirée prenait fin sans controverse et le nouveau système de pointage faisait ses preuves.

Plus tôt, Patrick Chan, vedette du patinage artistique canadien, avait besoin de réussir la performance de sa vie pour espérer se faufiler sur le podium jeudi soir à Vancouver.

Avec sept patineurs à venir, il a réussi à prendre le premier rang, mais il restait de grands athlètes dont l'impérial Evgeni Plushenko à patiner après lui.

Chan a bien entamé son programme long. Mais il est tombé en terminant son

triple lutz et a également raté sa sortie sur le triple axel en milieu de programme. Malgré la fatigue qu'imposent le patinage et les sauts d'un programme long, il s'est battu avec rage pour aller décrocher une bonne note devant un public qui ne cessait de l'encourager. Au point d'aller chercher d'importants points dans les pas et la partie lente.

Les experts se demandent ce qui est arrivé à Chan depuis quelques mois. Jeudi, il a patiné à un rythme très rapide. Parfois, il semble se mettre dans une position périlleuse au moment d'entamer les sauts et les figures.

Par ailleurs, le Français Brian Joubert, qu'on croyait capable de devenir le nouveau numéro un mondial il y a deux ans à peine, a encore échoué. Son entraîneur l'accable et Joubert rétorque que seule sa mère est capable de le comprendre.

Plus tôt, il a causé une commotion dans le village olympique en s'en prenant aux patineurs canadiens. Dont Patrick Chan : «Ce sont les Canadiens qui ont poussé très fort pour faire modifier la notation afin de favoriser la partie artistique des programmes pour les patineurs nord-américains à Vancouver. Leurs patineurs sont souvent des homosexuels qui favorisent un patinage efféminé, a-t-il déclaré à un quotidien français cette semaine. Pourtant, on peut être homo et patiner viril», a-t-il ajouté.

Évidemment, la fédération canadienne s'est élevée contre les propos de Joubert. On ne peut la blâmer.

Joubert a connu un tournoi olympique désastreux. Et de nombreux «efféminés» l'ont devancé. Comme quoi...