Libérée d'une tonne de pression, Cynthia Phaneuf entend vivre au maximum son rêve olympique.

Championne canadienne à 16 ans, on croyait Cynthia Phaneuf partie pour une longue carrière olympique.

Six ans plus tard, après avoir connu des saisons plus difficiles, raté les Jeux de Turin et vu Joannie Rochette la doubler au classement canadien, elle était encore menacée de passer à côté du rêve olympique.

Une performance exceptionnelle aux Championnats canadiens de London, il y a deux semaines, lui a permis d'assurer son billet pour les Jeux de Vancouver, aux côtés de Rochette. Meneuse après le programme court, elle a calmement assuré sa qualification dans un programme libre achevé avec un grand sourire rempli d'émotion.

«Cela signifiait tellement pour moi, a-t-elle rappelé, hier, en conférence téléphonique. Réussir une telle performance, malgré la pression et la compétition, prouvait que je méritais ma place et que tout le travail des dernières années n'avait pas été en vain.»

Solide technicienne, Cynthia a souvent eu des difficultés à contrôler ses émotions. L'intervention d'un spécialiste français de la psychologie sportive l'a aidée à maîtriser ses nerfs. «Cela a vraiment fait une grande différence dans ma préparation», a-t-elle noté.

« Je suis devenue plus constante et je sais maintenant que je peux faire aussi bien en compétition qu'à l'entraînement.» Phaneuf est revenue de London débordante d'énergie et entend bien se présenter à Vancouver au sommet de sa forme. Contrairement à d'autres athlètes, elle résidera au Village des athlètes et prendra part aux cérémonies d'ouverture.

«Ce sera tellement excitant d'être là! Vivre des Jeux olympiques dans son propre pays est une expérience extraordinaire et je veux en tirer le maximum. J'ai bien l'intention d'assister au plus grand nombre d'événements possible, sans toutefois déranger ma préparation pour ma compétition.»

Curieusement, Cynthia est née en 1988, quelques jours avant l'ouverture des derniers Jeux d'hiver présentés au Canada, à Calgary. C'est à cette occasion que la patineuse Elizabeth Manley avait remporté la dernière médaille canadienne en simple féminin. «Je ne l'ai évidemment pas vue gagner sa médaille, mais j'ai eu la chance de la rencontrer, il y a quelques années. Elizabeth est un peu comme une mère pour toutes les patineuses de ma génération et ses conseils vont sûrement nous aider à Vancouver.»

Pour son programme long, sur la musique du film Mission Cléopâtre, Cynthia portera encore le flamboyant costume bleu serti de pierreries qui a fait sensation depuis le début de la saison. À ceux qui s'inquiétaient hier du poids et du confort de sa tenue, Phaneuf a répondu: «Oh, ce n'est pas si lourd! C'est important pour moi de bien paraître sur la glace et je me sens très bien dans ce costume.»