Le Canada affrontera les États-Unis dimanche en grande finale du tournoi olympique de Vancouver.

Solides dans tous les aspects du jeu sans pour autant être aussi spectaculaires et dominants qu'ils l'avaient été mercredi, contre la Russie, les joueurs d'Équipe-Canada ont finalement battu les Slovaques 3-2.

«Nous sommes chanceux d'avoir la possibilité de jouer dimanche. La fin de match a clairement démontré que lorsque tu cesses de jouer, il est bien difficile de gagner. Nos gars étaient clairement nerveux et désorganisés en fin de match, mais nous avons su gagner», a indiqué Mike Babcock après la rencontre.

Convaincus de l'issue de la rencontre malgré le fait qu'il restait près de 15 minutes à faire au dernier tiers, les partisans canadiens entassés dans la Place du hockey se sont mis à scander plusieurs fois: «We Want USA!» alors que d'autres leur répondaient des «We Want Gold!»

Ces cris prématurés ont fouetté les Slovaques qui ont ensuite marqué deux buts pour resserrer le score. Ces deux buts ont aussi obligé l'entraîneur-chef du Canada à réclamer un temps d'arrêt afin de calmer son équipe et briser l'élan des adversaires.

Mais les Slovaques n'ont pas lâché. Loin de là. Ils sont même passés à un cheveu de niveler les chances avec quelques secondes à faire.

Pavol Demitra, bien posté à la gauche de Luongo, a décoché un tir dans une cage grande ouverte devant lui.

Il s'est toutefois fait voler un but par son coéquipier des Canucks de Vancouver, Roberto Luongo, qui a sorti sa mitaine de nulle part pour faire dévier la rondelle au dessus du filet.

Luongo et Demitra se sont échangé une longue poignée de main avant que les joueurs des deux équipes ne retraitent aux vestiaires.

Luongo affichait le plus large sourire des deux.

«Nous n'avons pas paniqué malgré leurs deux buts. Mais ils ont ensuite tout envoyé au filet. Des joueurs et des rondelles. Heureusement, les rondelles sont demeurées à l'extérieur du filet», a commenté le gardien.

Reprise de 2002

Après cette fin de match endiablée, les partisans ont vu leur souhait scandé plus tôt finalement se réaliser.

Du moins partiellement.

Car s'il serait périlleux de s'avancer sur les chances du Canada de rafler l'or, il est acquis que Sidney Crosby et sa bande croiseront les Américains.

Le duel de demain, qui sera présenté à 15 h 15 heure de l'Est, permettra donc de revivre la finale olympique des Jeux de Salt Lake City, il y a huit ans, alors que le Canada l'avait emporté 5-2.

«Les Américains n'ont pas encore perdu depuis le début du tournoi. J'imagine qu'ils doivent être favoris», a lancé Babcock en tentant de déplacer la pression vers ses rivaux.

Plus sérieusement, l'entraîneur d'Équipe-Canada a convenu que cette rencontre pourrait être le prélude à plusieurs autres matchs importants opposant les deux pays sur la scène internationale.

«Le match de la Russie a suscité beaucoup d'émotion en raison de la rivalité de toujours entre nos pays. Mais vous verrez de plus en plus de match Canada-États-Unis. Ils comptent sur un excellent gardien et je suis toujours craintif quand mon équipe croise un excellent gardien. Mais au delà de ses qualités, je crois que nous ne lui avons pas assez compliqué la vie lors de notre défaite. Nous serons plus actifs dimanche», a promis Babcock.

Halak: pas de miracle

Après la victoire surprise de la Slovaquie aux dépens de la Suède, on donnait peu de chance de victoire à l'équipe de Jaroslav Halak. Le gardien du Canadien n'a pu réaliser les miracles qui lui avaient permis de battre la Russie en ronde préliminaire et la logique a été respectée.

Halak a repoussé 25 rondelles, mais ses coéquipiers sont loin de l'avoir aidé en écopant des pénalités coûteuses et en perdant plusieurs batailles devant le filet et le long des bandes.

L'attaque à cinq a donné deux buts au Canada.

Roberto Luongo a réalisé 19 arrêts, dont une demi-douzaine tout au plus face à des tirs de qualité. C'est d'ailleurs sur un tir du coin de la patinoire que les Slovaques ont pu marquer leur premier but.

Tirée par Lubomir Visnovsky, la rondelle a frappé le côté de la jambière du gardien québécois avant de dévier dans le fond du filet.

Luongo s'est également fait déjouer par Michal Handzus avec un peu moins de cinq minutes à faire à la rencontre.

Timides jusque-là dans leurs assauts sur le filet canadien, les Slovaques ont affiché plus de hargne ensuite. Cette fluctuation à la hausse de leur énergie combinée à une nervosité certaine affichée par le Canada ont ouvert la porte à quelques séquences qui ont forcé Luongo à s'illustrer.

Rappelé au banc à la faveur d'un sixième attaquant avec une minute à Faire, Jaroslav Halak a suivi, du banc, la fin de match qui s'est déroulée devant des partisans debout et anxieux.

Rondelles déviées

Deux rondelles déviées ont permis au Canada de prendre les devants en première période.

Patrick Marleau a redirigé un tir de la pointe de Shea Weber pour lancer le Canada en avant 1-0. Après révision, les officiels ont confirmé que Marleau n'avait pas touché au disque plus haut que la barre transversale.

Brenden Morrow, qui avait raté deux belles occasions plus tôt lors de l'engagement, a fait dévier un tir de Chris Pronger pendant que le Canada profitait d'une attaque à cinq. La rondelle a glissé entre les jambières de Jaroslav Halak.

Ryan Getzlaf, en attaque massive, a complété pour le Canada.

Jaroslav Halak n'a pas commenté la défaite de son équipe.

Mais après le match, l'entraîneur-chef d'Équipe-Canada lui a rendu hommage.

«La Slovaquie a toujours compté sur de bonnes équipes. Mais elles n'étaient pas appuyées par un bon gardien. Pour la première fois de leur histoire, ils en ont un vrai au sein de leur formation», a conclu Babcock.