L'avenir du hockey féminin aux Jeux olympiques est sauf. Du moins pour l'instant.

En dépit de la domination démesurée du Canada et des États-Unis et du fait que ce sport ait un taux de participation infime ailleurs dans le monde, le hockey féminin n'a pas à craindre le sort réservé au baseball et à la balle-molle qui ont été rayés des JO en vue des Jeux de Londres (2012) et Rio (2016).

«Tant que je serai à la tête de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG), je me battrai pour nos femmes qui jouent au hockey. Leur présence est importante, car la place des femmes dans le sport de haut niveau est importante», a indiqué René Fasel, président de la fédération.

Mais pour assurer sa survie à long terme, le hockey féminin devra se développer et offrir un meilleur niveau de jeu.

La victoire de 18-0 du Canada aux dépens de la Slovaquie a eu un impact négatif sur la crédibilité de ce sport dominé par deux nations.

«Les Canadiennes et les Américaines ne sont pas sur la même planète que les adversaires. Nous n'avons que huit équipes au tournoi de Vancouver et non 12 comme c'est le cas chez les hommes. Cela dit, nous en avions six seulement à Nagano et peut-être que nous avons augmenté le nombre trop vite», a reconnu Fasel tout en implorant la patience.

«Il faut donner le temps aux autres pays de se développer. Il y a 80 000 joueuses de hockey au Canada. Il y en a 60 000 aux États-Unis. Elles ne sont que 267 en Slovaquie. La Chine a une équipe à Vancouver. Malgré un bassin de 700 millions de jeunes femmes, il n'y a que 67 joueuses en Chine. Il est important d'améliorer la qualité de jeu ailleurs dans le monde, mais il faudra être patient. La pratique du sport chez les femmes est différente en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Le Soccer est un sport immensément populaire en Europe, mais bien peu de femmes sont des joueuses de haut niveau.»

Pour étayer sa plaidoirie en faveur du hockey féminin, René Fasel a utilisé l'exemple de sa Suisse natale. Battue 33-0 en 1924 lors des Jeux de Chamonix, la Suisse a eu le dessus sur le Canada 2-0 le 18 février 2006 à Turin.

«Nous avons mis toutes ces années avant de rattraper la grande nation de hockey qu'est le Canada. Je dis nous, car la Suisse est mon pays et que c'est le hockey suisse qui a grandi avec cette victoire. Donnons du temps à nos femmes de réaliser pareille progression.»

Le Comité international olympique et la FIHG sont-elles prêts à patienter encore 20 ans, voire 82 ans comme ce fut le cas pour la Suisse en hockey masculin?

«Nous souhaitons obtenir des résultats plus rapidement. Mais nous serons patients», a conclu René Fasel.