Les sélections de Saku Koivu et Teemu Selanne ont été vivement contestées en Finlande lors du dévoilement de la formation qui tente de récolter une quatrième médaille en cinq Jeux olympiques.

Grands amis depuis toujours et surtout grands complices sur la patinoire, Koivu et Selanne ont fait taire ces critiques en 204 petites secondes. Lors d'une attaque massive, Selanne et son valeureux petit capitaine se sont échangé la rondelle pour permettre à Olli Jokinen de marquer facilement le premier but du match.

Un match que la Finlande a gagné 5-1 aux dépens de Sergei Kostitsyn et ses compatriotes de la Biélorussie.

Ce but a permis à Teemu Selanne de récolter son 36e point en carrière aux JO. Un point important qui lui a permis de rejoindre le grand Valeri Kharlamov au premier rang des meilleurs marqueurs de l'histoire olympique. Harry Watson du Canada et Vlastimil Bubnik, de l'ancienne Tchécoslovaquie partagent aussi ce record.

Il a aussi permis à Saku Koivu de récolter sa 20e passe aux Jeux. Deux de moins que le record que détient également le grand joueur de l'ancienne URSS.

Selanne revendique 20 buts et 36 points en 26 rencontres. Koivu affiche 9 buts et 20 passes en 23 parties. Quant à Kharlamov, il a marqué ses 14 buts et récolté ses 22 passes en 17 matchs seulement.

«Nous avons grandi en suivant la carrière de ce grand joueur à l'époque où l'ancienne Union soviétique dominait le hockey international. C'est donc un honneur particulier de voir nos noms être associés à un si grand joueur», a commenté Koivu après la victoire des siens.

Passer le flambeau

S'ils entendent faire mentir ceux qui ont dénoncé leur présence à Vancouver, Koivu et Selanne reconnaissent que ces Jeux sont leurs derniers.

«Ce ne sont pas seulement mes derniers Jeux, c'est aussi ma dernière année. Aussi bien connaître de grands Jeux, contribuer le plus possible aux victoires de notre équipe et passer ensuite le flambeau», a indiqué Selanne.

Confronté à d'autres annonces de retraites faites au fil des dernières saisons, Selanne a souri lorsqu'on lui a demandé si, cette fois, il allait tenir promesse.

«Je vous l'assure...»

Médaillé de bronze en 1998 et d'argent en 2006, Selanne, qui aura 40 ans l'été prochain et qui dispute ses cinquièmes Jeux, a aussi fait rire les journalistes lorsqu'il a évalué ses chances de compléter sa tournée du podium avec une médaille d'or cette année.

«Les Russes et les Canadiens partent favoris. Tant mieux. Mais nous jouons dans la même ligue qu'eux et nous buvons tous la même bière. Nous avons des chances nous aussi. Nous formons une très bonne équipe. Nous avons de bons gardiens. La chimie s'est installée rapidement. Ne nous comptez pas comme battus.»

Koivu: souvenirs heureux

De fort belle humeur après un match au cours duquel son petit frère Mikko s'est signalé avec trois passes, Saku Koivu ne voulait pas tomber dans la nostalgie.

«Le tournoi commence et nous croyons vraiment avoir des chances de le gagner», a-t-il d'abord indiqué.

Mais lorsqu'on lui a demandé de qualifier ses souvenirs olympiques, l'ancien capitaine du Canadien n'avait qu'un mot à la bouche: fantastique!

«Toute mon expérience olympique, mon expérience internationale en générale a été fantastique. Nous avons gagné la médaille d'or au Championnat du monde en 1995. Ça demeure le match le plus mémorable de notre histoire. J'ai deux médailles de bronze (94-98) et une d'argent (06). J'ai donc des tas de bons souvenirs et j'ai eu beaucoup de plaisir. Mais les Jeux de Turin sont mes plus satisfaisants. Nous avions il a quatre ans la meilleure équipe de notre histoire. Nous avons perdu en finale bien que nous étions la meilleure équipe lors de cette rencontre. Je crois bien que ce seront mes derniers Jeux. Et s'ils le sont, aussi bien finir ça sur une bonne note et aller le plus loin possible.»

Kostitsyn déçu

Si une joie évidente se lisait sur le visage de l'ancien capitaine du Canadien, Sergei Kostitsyn, en dépit de son but marqué en début de deuxième période, affichait un visage beaucoup plus sévère après la défaite de son pays.

«Un but ça ne compte pas dans une défaite. Nous ne pouvons écoper autant de pénalités (six) contre une équipe de tête comme la Finlande. Nous devrons être meilleurs plus disciplinés si nous voulons avec une chance contre la Suède lors de notre prochain match. Mais il est clair que l'absence d'Andrei (Kostitsyn) nous fait très mal», a indiqué le plus jeune des frères K sans toutefois se prononcer sur celle de son «ennemi» Mikhail Grabovski dont le nom a également été rayé de la formation en raison d'une blessure.