Sidney Crosby saura-t-il réparer la catastrophe de Turin et ramener le Canada sur la plus haute marche du podium? Un podium que le Canada a conquis à Salt Lake City en 2002. Un podium duquel il est tombé il y a quatre ans, se contentant d'une désolante septième place.

Alexander Ovechkin et l'extraordinaire équipe russe sauront-ils déployer autant de coeur et d'énergie sur la patinoire qu'ils comptent de talent au vestiaire?

Martin Brodeur sera-t-il meilleur qu'Evgeni Nabokov? Ou Ryan Miller, Miikka Kiprusoff, Henrik Lundqvist, Tomas Vokoun ou Jaroslav Halak voleront-ils la vedette devant le filet de leur équipe nationale?

Autant de questions, autant de réponses. Non! De spéculations.

Car les réponses, nous les aurons seulement à compter du 16 février, lorsque les États-Unis et la Suisse disputeront le premier des 29 matchs à l'horaire du tournoi olympique des Jeux d'hiver de Vancouver.

Mais la réponse, la seule qui compte vraiment, viendra le 28 février en après-midi, lorsque la rondelle tombera entre les deux équipes qui auront le privilège de disputer le match de la médaille d'or.

Des champions négligés

Depuis que le Canada a confirmé la sélection finale qui défendra l'honneur d'un pays pour qui la médaille la plus importante sera décernée au terme de ce match du 28 février, tous les observateurs se demandent si le Canada a ce qu'il faut pour rivaliser avec la Russie.

Car n'en déplaise aux Suédois, champions olympiques, les Canadiens et les Russes partent avec une enjambée d'avance sur les autres.

«Tout le monde dit qu'il y a le Canada, les Russes - et les autres. Je n'ai aucun problème avec ça. Même que j'aime plutôt cette façon de préparer le tournoi. Ça enlève de la pression sur toutes les autres équipes», lance le capitaine des Sénateurs d'Ottawa et médaillé d'or de Turin, Daniel Alfredsson.

Meilleur marqueur de son équipe à Turin (10 points), Alfredsson esquisse un sourire amusé lorsqu'on lui demande de quantifier les chances de revoir son pays sur la plus haute marche du podium.

«Nous sommes sous les radars. C'est évident. Et c'est loin d'être un handicap. La pression est déjà sur les épaules du Canada. Est-ce qu'il y a un amateur de hockey au Canada qui se contentera d'une médaille d'argent? Je ne crois pas. Ça ne laissera aucune marge de manoeuvre à l'équipe. Comprends-moi bien: je réalise très bien que le Canada et la Russie alignent des noms impressionnants. Mais ça demeure un jeu d'équipe et personne n'aura le temps de se préparer. On arrive, on commence et on doit gagner. Ce sera très difficile, mais j'aime nos chances», assure Alfredsson.

Maximiser les chances

Avec son air d'universitaire qui tranche avec son rôle d'agitateur, le Finlandais Jarkko Ruutu partage les mêmes prétentions que son capitaine. «Il faut éviter les écueils de la ronde préliminaire et une fois en matchs éliminatoires, ça se décide un match à la fois. Et dans le cadre d'une partie unique, bien des surprises peuvent arriver.»

Histoire de mettre toutes les chances de leur côté, les dirigeants finlandais ont déjà partagé avec leurs joueurs la stratégie qui sera adoptée. «Nous avons eu des échanges de courriels. On a déjà de bonnes idées sur qui jouera avec qui, quels seront les mandats de chacun, comment nous entendrons disputer nos rencontres», indique Ruutu.

Toute la place aux gardiens

Pascal Leclaire ne sera pas des Jeux de Vancouver. Et on le paierait très cher pour être celui qui déterminera si Roberto Luongo aura l'occasion de remplacer Martin Brodeur.

«Si Martin ne perd pas, je ne vois pas comment on pourrait le remplacer. C'est un tournoi court. Les équipes sont toutes très fortes. L'équipe qui va gagner sera celle dont le gardien sera sur la meilleure série. Les coachs devront l'identifier et aller avec lui. Pas juste le Canada», indique le gardien des Sénateurs.

«Martin est dans une classe à part, poursuit Leclaire. Mais quand Ryan Miller est dans sa bulle, il est dur à battre. Mais ce sera un tournoi à suivre tellement il y aura du talent devant les buts, mais aussi à toutes les autres positions.»