Jean-Philippe LeGuellec s'est senti comme chez lui dans le parcours de la Callahan Valley de Whistler.

Sa mère Lise est ouvreuse de piste, tandis que son père Serge est superviseur au champ de tir. Sa femme, Michèle Robichaud, une ancienne biathlète, était dans les gradins avec une douzaine de membres de la famille et d'amis.

LeGuellec venait de sourire à son père qui passait par là quand on lui a demandé ce que représentait la présence de ses proches aux Jeux olympiques. «Sais-tu, je trouve ça vraiment plaisant qu'ils soient ici, a-t-il confié après sa sixième place historique en sprint. Avant de me rendre sur la scène internationale, mes parents étaient très impliqués au niveau des courses. Au champ de tir, ce sont tous des gens de Québec. J'ai l'habitude de les voir. C'est vraiment excitant de courir devant tout ce monde. Ils m'ont vu avancer pas à pas dans le biathlon.»

Les parents LeGuellec ont joué un rôle primordial dans le développement de leur fils. Ofcière dans le mouvement des cadets, Mme LeGuellec a initié Jean-Philippe au tir et au ski de fond quand il avait 13 ans. Elle a elle-même fondé une équipe de biathlon à l'escadron 660 des Mille-Îles à Laval.

À l'époque, la famille vivait à Lorraine, dans les Basses-Laurentides. Pendant trois ans, la mère et le fils se sont tapés une quinzaine d'heures de voiture durant la semaine pour que Jean-Philippe puisse s'entraîner à Oka et à la salle de tir du poste de police de Saint-Eustache. Le week-end, ils se rendaient au Centre Myriam Bédard à Valcartier.

En 2003, M. LeGuellec en a eu assez de ce rythme de vie effréné. Cet ingénieur a décidé de quitter un lucratif emploi d'ingénieur chez Bombardier pour installer sa famille à Shannon et permettre à ses deux ls de s'entraîner à Valcartier. «Quand il m'en a parlé, je lui ai dit: es-tu fou?"», se souvenait Mme LeGuellec avec amusement avant la course de son fils.

L'année suivante, Jean-Philippe est devenu champion du monde chez les benjamins. «Pendant longtemps, ils ne m'ont pas avoué qu'ils avaient fait ça pour que je puisse percer en biathlon», racontait Jean-Philippe dans une entrevue avant son départ pour Vancouver. «Alors quand je dis que je ne serais pas ici sans mes parents, je ne niaise pas!»