Jean-Phillipe LeGuellec serait-il à nous préparer une petite surprise comme l'avait fait Myriam Bédard aux Jeux de Lillehammer en 1994?

Seul représentant canadien chez les hommes dans les épreuves individuelles de biathlon aux Jeux olympiques de Vancouver, LeGuellec en semble tout à fait capable. Les entraîneurs européens s'en méfient, les commentateurs en parlent depuis longtemps.

C'était aussi le cas de Bédard en 1994. Déjà championne du monde, elle avait étonné par sa préparation pour Lillehammer quand elle n'avait pas obtenu les résultats escomptés dans les premières épreuves de la défense de son titre en Coupe du monde.

Elle gardait toutes ses énergies pour Lillehammer.

LeGuellec semble vouloir suivre la même voie.

Mardi à Whistler, à quelques jours de ses premières épreuves, le biathlonien qui habite Shannon, près de Québec, a avoué qu'il avait axé tout son travail de la saison sur les Jeux de Vancouver.

«Je dois dire que ce fut même frustrant par moment, parce que je n'obtenais pas toujours les résultats escomptés cette saison en Coupe du monde», a-t-il confié.

«C'est que toute la préparation a été faite en vue des Jeux. Nous avons travaillé beaucoup en volume pour s'assurer que je sois dans la meilleure des conditions physiques en arrivant ici et je pense que c'est mission accomplie.»

LeGuellec en est à sa deuxième participation aux Jeux d'hiver. Il y a quatre ans à Turin, il n'était qu'un jeunot. Il était émerveillé par tout ce qu'il voyait. Il était tout simplement enchanté d'être là.

«Je n'avais que 20 ans, j'étais encore un junior», dit-il.

Mais les choses ont changé. Il a acquis beaucoup de maturité dans un sport qui en exige énormément. Il croit s'être amélioré à bien des points de vue.

«Certes, si on pense aux capacités physiques, c'est évident que je me suis amélioré. Mais en quatre ans sur la Coupe du monde, j'ai appris beaucoup à mon sujet de bien d'autres façons. Quand on se retrouve dans cet environnement, on apprend à gérer nos succès. On apprend aussi à gérer nos défaites.

«On ne peut pas vraiment penser aux performances quand on se retrouve en piste. Toute notre attention doit porter sur le travail à faire. Les performances viendront d'elles-mêmes.»

Comme tous les athlètes canadiens, LeGuellec est enchanté de participer aux Jeux olympiques devant les siens. Il sait que c'est une chance unique.

«Je ne vois pas cela comme de la pression supplémentaire, même si on entendra des gens crier notre nom très souvent. Ce sont des encouragements. Mes parents sont ici, mon premier entraîneur aussi. Ce sont des gens du Québec et de Canmore qui ont préparé le site. Je me sens chez-moi.

«Le parcours ici est rapide et sans embuches cachées. Quand on l'a vu quelques fois, on le connaît par coeur.»

LeGuellec n'a qu'un seul regret, c'est que ses compagnons d'armes n'aient pu se qualifier pour les épreuves individuelles.

«C'est un peu frustrant, surtout que Brendan (Green) et Marc-André (Bédard) ont réalisé récemment leurs meilleures performances à vie.

«Mais croyez-moi, ils seront du relais et nous visons une place dans les six premières. Nous avons réalisé une septième place l'an dernier en Autriche et nous pouvons faire encore mieux.»