François-Louis Tremblay revient sur les cinq médailles qu'il a remportées en trois Jeux olympiques.

1. Salt Lake City 2002, or relais (avec Éric Bédard, Marc Gagnon, Jonathan Guilmette et Mathieu Turcotte)

«Celle-là a vraiment été impressionnante. C'étaient mes premiers Jeux, j'étais cinquième dans l'équipe nationale. Je n'ai su que je patinerais que quelques heures avant la finale. Une grosse pression a tombé. Ça faisait quatre mois que j'essayais de prouver à l'entraînement que je méritais de patiner en finale. J'étais le petit jeune qui arrive et je gagne la médaille d'or. J'ai trouvé ça vraiment gros.»

 

2. Turin 2006, argent 500 m«Celle-là, je l'ai toujours regrettée. J'ai l'impression que je pouvais toucher à la médaille d'or, qu'elle était là au bout de mes doigts, et elle m'a glissé des mains. J'ai toujours eu l'impression qu'Apolo (Anton Ohno, l'Américain) avait volé le départ. À la reprise, c'est évident. Je n'ai pas beaucoup célébré ma médaille. En traversant la ligne, je n'ai même pas levé les bras. Je ne pouvais juste pas croire que les arbitres n'avaient pas vu le faux départ.»

 

 

 

Photo: Archives, AFP

François-Louis Tremblay, Turin 2006.

3. Turin 2006, argent relais (avec Éric Bédard, Jonathan Guilmette, Charles Hamelin et Mathieu Turcotte)«Les Coréens étaient vraiment forts. Mathieu était premier avec deux tours à faire, mais ce n'était pas une si grande surprise quand il s'est fait dépasser par Hyun-Soo Ahn, qui avait déjà deux médailles d'or et une de bronze dans les distances individuelles. On dirait que c'est à partir de là qu'on s'est rendu compte que ça nous prenait quelque chose de plus. La technique, la stratégie, la fluidité de notre patinage. Cette médaille d'argent nous a un peu allumés: hey, il faut qu'on change quelque chose.»

 

 

 

Photo: Archives, La Presse

Mathieu Turcotte, Éric Bédard, François-Louis Tremblay, Jonathan Guilmette et Charles Hamelin.

4. Vancouver 2010, bronze 500 m«J'étais quatrième sur la ligne parce que je n'avais pas réussi un temps aussi rapide en demi-finale. Au 500 mètres, ce n'est pas la meilleure position, surtout que je savais que Charles (Hamelin) était super vite et que la course se jouerait en moins de 41 secondes. Ça ne laisse pas beaucoup de temps pour dépasser. Je me suis dit: là, il faut que je me batte. J'étais troisième avant qu'Apolo ne me fasse tomber. J'espérais que l'arbitre l'ait vu. Le suspense a duré peut-être cinq minutes, mais dans ma tête, ça a paru une heure! J'ai explosé de joie à l'annonce de la disqualification. C'était un gros soulagement. Au 500 m, la pression, on la gère seul. La course ne m'était vraiment pas donnée. Dans les circonstances, le bronze me comble amplement.»

 

 

 

Photo: André Pichette, La Presse

Charles Hamelin et François-Louis Tremblay.

5. Vancouver 2010, or relais (avec Guillaume Bastille, Charles Hamelin, François Hamelin et Olivier Jean)«C'est la médaille la plus significative parce que j'ai eu la chance de traverser la ligne d'arrivée moi-même. On a tellement travaillé fort en équipe pendant quatre ans. On y a tellement cru. On a fait la course parfaite au bon moment. Les deux derniers tours représentent le plus beau moment de ma carrière. Les célébrations qui ont suivi resteront ancrées dans ma mémoire pour toujours. J'avais tellement mal aux jambes que j'avais de la misère à aller voir les autres gars. J'ai dit à Derrick (Campbell, l'entraîneur) que j'étais content et soulagé pour lui. Ça criait tellement fort qu'on ne s'entendait pas sur la glace. Pour le monde du courte piste - et pour bien d'autres - ça a été l'une des soirées les plus mémorables de l'histoire de ce sport. D'avoir été aux premières loges, c'est juste irréel.»

 

 

 

Photo: André Pichette, La Presse

Guillaume Bastille, Charles Hamelin, François Hamelin et Olivier Jean.