Les hommes de l'équipe canadienne de hockey sur luge comptent faire aussi bien que leurs compatriotes -hommes et femmes- aux J.O. de Vancouver et dominer le podium des jeux Paralympiques qui viennent de commencer dans la grande ville de l'ouest canadien.

Les Canadiens, qui avaient remporté l'or aux jeux parallèles de Turin en 2006 et le bronze au championnat du monde l'année dernière, sont actuellement troisièmes, derrière les États-Unis et la Norvège.

Mais, ils pensent être en mesure de triompher de leurs adversaires, en profitant du soutien de leur public.

Greg Westlake, un attaquant agressif de 23 ans qui a inscrit deux buts sur les quatre que le Canada a marqués samedi contre l'Italie, reconnaît qu'une certaine nervosité était perceptible au sein de l'équipe pendant cette première rencontre. Les joueurs étaient marqués par un appel téléphonique d'une grande figure du hockey, Steve Yzerman, directeur général de l'équipe victorieuse aux J.O., qui leur avait souhaité bonne chance.

«Gâter Vancouver»

«Je pense que nous sommes sur le point de gâter Vancouver», a dit le joueur originaire de l'Ontario. «Mais le niveau général est en train de monter. (En 2006) nous avons battu l'Italie par 12 à 0. Pour moi, c'est stimulant. Je n'ai pas envie de venir aux jeux Paralympiques et gagner chaque match par 10 à 0. Je veux que chaque jeu soit serré et chaque match un défi qui nous donne chaud. C'est ce qu'on vient d'avoir».

Westlake, né avec une malformation des pieds, a été amputé à l'âge de 18 mois. Capable de marcher, il a pratiqué le hockey debout avant de se tourner vers le hockey sur luge à l'âge de 15 ans. Il a été sélectionné pour l'équipe nationale en 2003.

«Quand j'ai changé (pour le hockey sur luge) ça a été difficile parce que je devais tout réapprendre dès le début. Mon cerveau savait ce qu'il fallait faire, je savais ou je devais me trouver et comment jouer, mais physiquement je n'étais jamais à l'endroit qu'il fallait».

«C'était incroyablement difficile. Je devais réapprendre à patiner, à tirer... J'ai passé les 15 premières années de ma vie à apprendre ce jeu et ensuite huit ou neuf ans à apprendre le hockey sur luge. En dehors du sport, avec mes prothèses, je suis en mesure de mener une vie tout à fait ordinaire. Je suis cadet de quatre enfants et nos parents nous ont tous élevés pareils, moi comme les autres», raconte-t-il.

Adam Dixon, 20 ans, le plus jeune membre de l'équipe canadienne, qui a vécu samedi son premier match paralympique, a trouvé «super cool» le fait de jouer devant près de 5000 spectateurs, une expérience nouvelle pour lui.





Une forme rare de cancer

Touché à 10 ans par une forme rare de cancer, il a eu son tibia droit enlevé et remplacé par un os venant d'un donneur et une plaque de métal. Citoyen d'un pays fou de hockey, il est heureux de participer à cette passion nationale.

«Je pense que nous avons souvent bien joué aujourd'hui (...), mais c'était loin d'être notre meilleur match», a dit Dixon qui est étudiant en ingénierie électrique. «Nous devrons mieux exploiter nos occasions».

Le Norvégien Rolf Einar Pedersen, considéré généralement comme le meilleur joueur de hockey sur luge au monde estime que l'appui massif des supporteurs canadiens à leur équipe est aussi une motivation pour ses compatriotes qui voudraient donner du fil à retordre au pays hôte.

«Nous ferons tout pour leur gâcher la fête», a dit samedi le quadragénaire originaire d'Oslo après que les Norvégiens eurent battu leurs grands rivaux suédois par 2 à 1.

«Les Canadiens ont de bonnes chances de l'emporter. Mais au dernier championnat du monde ils ont été battus par les États-Unis, donc ce sera vraiment serré», a-t-il observé.

Le Canada doit rencontrer maintenant la Norvège mardi dans le dernier match préliminaire du groupe B.