Sens extraordinaire du patriotisme, Jeux charmants, marqués d'une ambiance festive, rôle vital joué par les athlètes de la nation hôtesse, plus étincelants qu'à l'ouverture...

Les commentaires glanés ici et là hier dans les journaux de la planète laissent voir que, après les ratés initiaux, les Jeux olympiques de Vancouver auront fini par se faire un nom. Et ce n'est pas celui de «Jeux des pépins» (the Glitch Games) dont on les avait méchamment affublés dans les premiers jours.

«Les choses n'étaient pas parfaites à Vancouver, mais la ville a offert des Jeux charmants», a indiqué Nick Metcalfe sur le site Internet du quotidien anglais The Daily Mail. La remarque résume bien l'esprit des commentaires lus tant dans des journaux anglais (très critiques au début de la quinzaine) qu'américains, australiens et autres.

Ils étaient d'ailleurs unanimes à souligner à grands traits la conquête canadienne de la médaille d'or au hockey masculin, victoire qui donne au pays hôte le record des médailles d'or conquises par une nation aux Jeux d'hiver.

«La médaille d'or au hockey constitue le glaçage sur le gâteau», a titré le Sydney Morning Herald. «Il y a eu deux cérémonies de clôture aux Jeux de Vancouver. Le spectacle d'adieu officiel et la victoire spectaculaire de la finale du hockey», lit-on dans ce quotidien australien.

À nous le podium

Autre constat récurrent, plusieurs détracteurs du programme À nous le podium ont ravalé leur venin à la suite des performances des athlètes canadiens.

Le plus bel hommage est venu de Sebastian Coe, ancien champion olympique du 1500 mètres (1980 et 1984) sur piste et président du Comité organisateur des Jeux d'été de Londres. «Le programme À nous le podium a été critiqué, mais pas par moi, a dit Lord Coe en entrevue à The Independent. Aux Jeux olympiques, la pression est énorme. On doit vivre avec elle et la dominer. Ce qui a été accompli ici.»

M. Coe a ajouté que les Jeux de Londres devaient s'inspirer du sens de l'organisation de Pékin (2008), de la beauté et de l'esprit de Barcelone (1992) et du «rôle vital» joué par les athlètes canadiens dans la réussite des Jeux de Vancouver.

«On a senti chez les gens un petit sentiment de défi, un «Je voulais l'avais bien dit» à l'égard de ceux qui ont critiqué ce programme en le qualifiant de pas très canadien», a pour sa part estimé le journal The Telegraph.

Dans un clip radio, le journaliste Lawrence Donegan, du quotidien anglais The Guardian, a pour sa part noté que la région de Vancouver est splendide et que «l'ambiance dans les rues était fantastique».

«À Pékin, les organisateurs avaient fait une distinction très nette entre les Jeux et la ville, dit-il. Il y avait des quartiers où l'impression qu'il y avait des Jeux était inexistante. Mais ici, on sentait que c'était les Jeux de Vancouver et que Vancouver était la ville des Jeux.»

Écologie et cérémonie

Aux États-Unis, l'influent quotidien The New York Times a estimé que le tout s'est conclu sur une bonne note. «Assombris par la mort d'un athlète, les Jeux de Vancouver se sont terminés de façon beaucoup plus joyeuse qu'ils n'avaient commencé», a écrit la journaliste Juliet Macur.

Son collègue John Branch a évoqué avec originalité la victoire canadienne en finale du hockey masculin. «Après tout, le Canada est le pays où le billet de 5$ est imprimé d'une scène d'enfants jouant au hockey sur un étang», écrit-il. L'article cite également l'extrait de l'histoire Le chandail de hockey de l'auteur Roch Carrier écrit en petits caractères sur le billet.

Des critiques? Bien sûr, il y en a eu. Le Monde a par exemple estimé que «l'inventaire économique et écologique des Jeux s'annonce très mitigé» avec un déficit anticipé de 300 millions de dollars pour la construction du village olympique et une émission de 268 000 tonnes de gaz à effet de serre. «Le bilan carbone de la quinzaine est plutôt médiocre», ajoute l'article, qui ne fait cependant aucune comparaison avec les autres Jeux.

Et le Calgary Herald, journal dont la ville a accueilli les Jeux d'hiver 22 ans avant Vancouver, a critiqué sévèrement la «terrible» cérémonie de clôture. «Les segments avec William Shatner et Catherine O'Hara ont été complètement embarrassants», a écrit Licia Corbella. Cette dernière évoque l'orignal volant, le castor géant et les faux agents de la GRC dont elle s'est lassée très rapidement. Heureusement, dit-elle, la portion ouvrant sur les Jeux d'hiver de Sotchi, qui auront lieu dans quatre ans, était empreinte de classe.