Ça m'a frappé dans le SkyTrain, jeudi soir, en revenant de l'Anneau olympique de Richmond.

Pour une fois que je n'étais pas bousculé par l'heure de tombée, j'avais pris mon temps pour écrire mon papier sur la victoire de Christine Nesbitt dans le 1000 mètres. Plongé dans mes histoires de patinage de vitesse - au cas où vous ne l'auriez pas compris, j'adore le longue piste -, j'avais complètement oublié le match de hockey Canada-Suisse.

En montant dans le métro pour aller manger de l'indien avec le collègue Foglia, j'ai ouvert l'application Twitter de mon téléphone. Et en quelques minutes frénétiques, j'ai finalement compris qu'en cette ère de l'image, l'écrit, même en tranches minuscules de 140 caractères, a encore son importance.

J'ai suivi - en différé - la troisième période, la prolongation et la fusillade en lisant les microblogues de collègues de La Presse (@gagnonfrancois), du Toronto Star (@DamoSpin) et de Sun Media (@CJ_Stevenson), qui avaient décrit l'action, une heure plus tôt.

Une expérience fascinante. Même sur un écran de deux pouces, même sans photo et sans vidéo, le suspense était incroyable. Et je n'étais pas le seul à le penser. Des journalistes qui ne couvrent habituellement pas le hockey et qui ne sont même pas à Vancouver, comme Grant Wahl et Peter King, de Sports Illustrated, se sont soudain mis à «tweeter» sur le match eux aussi.

Je voulais tellement connaître le dénouement que j'ai failli manquer mon arrêt, trop occupé que j'étais à faire défiler les commentaires. Jusqu'au but de Sidney Crosby en tirs de barrage, et à l'arrêt final de Martin Brodeur.

Ces Jeux olympiques sont vraiment les Jeux Twitter. Les journalistes, moi y compris (@jfbegin), décrivent les compétitions presque minute par minute, les médias placent des liens vers leurs meilleures histoires et les athlètes (@JoannieRochette ou @lindseyvonn, par exemple) partagent leur expérience avec leurs fans.

Ça ne rend pas les médias traditionnels moins intéressants. Pour l'analyse, les comptes rendus fouillés et les portraits d'athlètes, pour la qualité de la présentation aussi, les journaux ont encore de beaux jours devant eux. Mais quand même.

Quelle époque!