Sport de sensations fortes, le ski acrobatique exige sang froid, maîtrise et vitesse. Dans un parcours de 250 mètres, Alexandre Bilodeau enfile jusqu'à quatre bosses par seconde et fait deux sauts spectaculaires. Son préféré? Le saut périlleux arrière avec double vrille. Une fausse manoeuvre et c'est la mort. La concentration est sans contredit une alliée de taille.

«Il n'y a pas encore de remède miracle pour te donner du guts en haut de la piste», indique Dominick Gauthier, entraîneur d'Alexandre Bilodeau et de Jennifer Heil, médaillée d'or aux Jeux de Turin. «Dans notre sport, la technologie n'influe pas vraiment sur la performance. Par contre, on sait que le contrôle émotif et la concentration font la différence.»

 

L'équipe canadienne de ski acrobatique a donc décidé de miser sur la tête de ses athlètes en offrant, grâce au programme À nous le podium 2010, des séances d'entraînement par neurofeedback. Révolutionnaire? Non, mais hautement efficace, semble-t-il.

Espoir de médaille à Vancouver, Alexandre Bilodeau, 22 ans, utilise la technique depuis l'été dernier à raison de deux fois par mois. L'activité de ses ondes cérébrales est mesurée par des électrodes disposées sur son crâne. La salinité et la température de ses mains ainsi que son rythme cardiaque sont notés pour mesurer son stress. «Quand je ne suis pas dans un état de concentration optimal, j'ai une rétroaction directe. La souris à l'écran recule et émet un bruit dérangeant», explique le champion du monde de bosses en parallèle.

Lors de Jeux olympiques de Turin, en 2006, le jeune prodige avait flanché sous la pression. Il se promet bien de ne pas répéter cette erreur. «Je dois laisser entrer les informations sans chercher à les contrôler et sans me laisser distraire. Je ne dois penser qu'au présent, dit-il. J'ai appris à maîtriser mon corps, à mieux respirer, à bien gérer mes émotions. Le neurofeedback m'aide beaucoup. Je sais maintenant dans quel état je dois me sentir pour exceller en piste.»