Pour refaire leurs réserves d'énergie après un entraînement intense, les patineurs de vitesse longue piste canadiens consomment depuis peu une boisson aux extraits de petits fruits. Le plus grand secret entoure les ingrédients de cette potion, mais on indique que ses effets physiologiques sont réels et importants.
La recette, unique au monde, a été concoctée par l'équipe de Benoît Lamarche, chercheur à l'Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels de l'Université Laval. Mise au point grâce à l'appui du programme Top Secret, elle ne sera dévoilée qu'après les JO de Vancouver.
Utilise-t-on le bleuet, la framboise? «Je ne peux vous révéler de quel fruit il s'agit et quelle fonction physiologique il améliore, mais nous avons noté des effets évidents», affirme Benoît Lamarche. Une douzaine d'athlètes ont participé à une étude randomisée.
«Nous avons étudié les molécules de ce fruit, connu pour ses propriétés santé, dans un cadre de performance. On a mis au point un produit qui modifie la réponse à l'effort. Notre objectif premier était d'éliminer les métabolites, comme l'acide lactique, le plus rapidement possible.»
On recommande aux patineurs de prendre la boisson, de type Gatorade, après chaque entraînement intense. «Souvent, ces athlètes s'entraînent deux fois par jour; la récupération doit être optimisée à tous les points de vue, note Benoît Lamarche, ancien patineur. Ça peut jouer sur la performance. L'athlète peut s'entraîner plus fort la fois suivante et, en fin de compte, il y a un gain de performance.»
Le chercheur et son équipe ont aussi travaillé à une boisson, en concentré, à consommer avant l'effort. Ses effets physiologiques sont très significatifs, mais presque nuls sur la vitesse. «On étudie la pertinence d'introduire la boisson aux Jeux olympiques. Les athlètes ne seront pas intéressés à la consommer si l'impact sur le chrono est presque nul.»
La boisson de récupération sera commercialisée ce printemps. «On peut croire que les effets seront les mêmes, voire supérieurs, dans la population générale. Chez les patineurs, ça prend quelque chose de puissant parce que la machine est déjà bien huilée.»