Quelque 200 manifestants qui s'opposent à la tenue des Jeux olympiques ont fait du grabuge et affronté les policiers au centre-ville de Vancouver, samedi.

Selon ce qu'a fait savoir le service de police de Vancouver, ces manifestants masqués ont fait du vandalisme dans les rues du centre-ville, s'en prenant notamment aux véhicules et aux commerces.

«Les manifestants lancent des objets aux membres des forces policières, mettent de la peinture sur des véhicules, brisent des vitrines et intimident les piétons», a décrit la police dans un communiqué.

Des policiers de l'escouade anti-émeute sont intervenus, pendant que d'autres policiers en bicyclette ont interdit l'accès à certaines rues du centre-ville.

Sept personnes ont été arrêtées. Certains manifestants ont accusé les policiers d'avoir eu une réaction exagérée, tandis que les policiers ont défendu leur traitement de ces «criminels». Des résidents de l'endroit ont pour leur part affirmé que les manifestants avaient perdu toute crédibilité.

Alors que la tension montait et que les manifestants se rapprochaient de l'hôtel où sont installés plusieurs membres du Comité international olympique, les policiers ont manifesté leur force, postant des agents anti-émeute sur la route pendant qu'un hélicoptère militaire Sea King survolait les lieux.

Les policiers ont avancé vers les manifestants, frappant leur bouclier avec leur bâton et repoussant les protestataires et les journalistes devant eux. Les manifestants se sont retrouvés coincés entre deux rangs de policiers, qui ont alors procédé à des arrestations.

Un journaliste de La Presse Canadienne a été frappé plusieurs fois par les boucliers des policiers, alors qu'il était poussé dans la rue et contre une voiture, avant d'être poussé à nouveau lorsqu'il a réussi à se relever.

Après plusieurs heures, les policiers ont confiné les manifestants à une rue du centre-ville et ont accepté de les escorter à quelques coins de rue de là, en échange d'une promesse de se disperser. Un cri de joie s'est fait entendre dans la foule à l'annonce de cette entente.

Lorsque tout a été terminé, des manifestants ont accusé les policiers d'incitation à la violence, tandis que les agents ont à leur tour blâmé un petit nombre de «criminels déterminés à poser des gestes violents».

Alissa Westergard-Thorpe, du Réseau de la résistance aux Olympiques, dissocie son groupe des gestes de violence et de vandalisme, décrivant la manifestation comme «une journée d'action autonome, par des groupes indépendants, avec différentes tactiques autour des Olympiques».

Elle ajoute qu'il y a eu un peu de dégâts, mais que ceux qui en sont responsables ne sont pas ceux qui ont été arrêtés. Elle considère la manifestation comme non violente tant que personne n'a été blessé, peu importe les dommages matériels qui ont été causés.

«Les personnes qui ont été arrêtées ne faisaient que marcher dans les rues en essayant de faire respecter leurs droits par les policiers. Les arrestations ont été inutilement violentes», a-t-elle déclaré.

Selon Mme Westergard-Thorpe, les gestes les plus violents ont été commis par les policiers pendant les arrestations.

Le ministre de la Sécurité publique de la Colombie-Britannique, Kash Heed, a indiqué que les personnes arrêtées ont notamment été accusées de possession d'arme dangereuse, de voies de fait et d'avoir troublé la paix.

«Les comportements violents et destructeurs dont on a été témoin ce matin n'ont pas leur place au Canada, a-t-il fait savoir par communiqué. Lorsque les agents sont provoqués par des gens dont le seul objectif semble être la violence et la destruction, ils ont l'obligation de se protéger et de protéger le public.»

Vendredi, des manifestants avaient contraint les organisateurs à modifier le tracé du relais de la flamme olympique. Plus de 1500 marcheurs opposés à diverses choses avaient manifesté à la fin du relais et avant le début de la cérémonie d'ouverture. La manifestation a cependant été plutôt pacifique; une seule arrestation ayant eu lieu après que deux policiers eurent été blessés pendant une confrontation.

Mme Westergard-Thorpe affirme qu'il y aura d'autres manifestations au cours des prochains jours.

«Ce sera vraiment la police qui déterminera le type de violence que vous verrez. La vraie violence, la seule violence contre des humains vient de la police», a-t-elle avancé.