Les olympiens canadiens n'ont plus aucun complexe. Ils visent à terminer au premier rang au total des médailles aux Jeux de Vancouver et ils ne s'en cachent pas.

«Nous admettons qu'il s'agit d'un objectif ambitieux, surtout avec la puissance des équipes américaine, allemande et des autres, a déclaré le président du Comité olympique canadien, Michael Chambers, lors de la conférence de presse de l'équipe, jeudi après-midi. Mais il faut des objectifs semblables si on veut les atteindre. Nos athlètes sont prêts pour ça.»

«Il n'y a pas de place pour les compromis, a surenchéri Marcel Aubut, le président désigné du COC. Ces jeux sont les nôtres. Et nous allons gagner le podium.»

Combien de médailles le Canada aura-t-il besoin pour atteindre son objectif?

«Le nombre nécessaire pour être numéro 1», a tranché Aubut.

Il s'agit d'un changement de mentalité au sein de l'équipe canadienne, qui a acquis au fil des ans la réputation de «gentils athlètes sans trop d'ambitions».

«Ce n'est pas typiquement canadien de dire qu'on veut terminer premier, a reconnu la chef de mission Nathalie Lambert. Mais ça fait longtemps qu'on veut gagner.

«Le rêve de chaque athlète, ce n'est pas juste de participer aux Jeux olympiques. Leur rêve secret, c'est de convertir leurs succès en médaille olympique. On ne veut pas terminer deuxième, troisième, et surtout pas être dernier. La différence, c'est que cette fois-ci, on l'avoue.»

Questionné à savoir si les nouvelles ambitions des Canadiens allaient changer leur comportement, Chambers y est allé de la réponse suivante.

«Il est possible d'être gentils et de gagner. Nous allons poursuivre notre objectif dans le respect de l'esprit olympique et de nos adversaires.»

La tâche s'annonce pourtant ardue puisque le Canada a terminé seulement au troisième rang aux Jeux de Turin en 2006 avec 24 médailles (7-10-7), sa meilleure récolte de l'histoire aux Jeux d'hiver. Il avait terminé derrière l'Allemagne (11-12-6-29) et les États-Unis (9-9-7-25).

La première médaille d'or est également attendue avec impatience. Le Canada n'est jamais monté sur la plus haute marche du podium lorsqu'il a organisé les jeux (Montréal en 1976 et Calgary 1988).

Cette disette pourrait prendre fin dès samedi alors que trois athlètes constituent des espoirs sérieux: le skieur alpin Manuel Osborne-Paradis (descente), la skieuse acrobatique Jennifer Heil (bosses) et le patineur courte piste Charles Hamelin (1500m).

«C'est important qu'elle vienne rapidement, cette première médaille d'or car nous avons les athlètes ayant le potentiel de la gagner, a noté Lambert. Mais ce n'est pas important pour la récolte totale.

«Mais quand on regarde les noms des athlètes qui sont à l'action dès les premières journées, j'aimerais que ça arrive rapidement. Parce qu'ils le méritent.»

Équipe inspirante

Des 206 athlètes de la délégation canadienne, 112 en sont à leurs premiers jeux. D'autres, comme la hockeyeuse Hayley Wickenheiser, le pilote de bobsleigh Pierre Lueders et la patineuse de vitesse Clara Hughes, qui portera le drapeau canadien à la cérémonie d'ouvertre, en seront à leurs cinquièmes.

«C'est une équipe inspirante, a avoué Lambert, triple médaillée olympique en patinage de vitesse courte piste. Qui peut dire qu'il a une Clara Hughes dans son équipe, une Cindy Klassen, qui a récolté cinq médailles à Turin en 2006 et qui peut en ajouter d'autres ici.»

Lambert a rappelé que lors d'un rassemblement de tous les athlètes des sports d'hiver il y a un an, ceux-ci avaient été invités à décrire les qualités de l'équipe.

«Ils sont arrivés avec cinq termes: une équipe passionnée, unie, prête, résiliente et confiante.»