Les journalistes ont eu la permission mardi, pour la toute première fois depuis la mi-janvier, d'aller faire un tour à Cypress Mountain pour y constater de visu les efforts déployés pour pallier le manque de neige.

Au premier coup d'oeil, les pistes de la montagne à l'ouest de Vancouver semblent prêtes à accueillir les surfeurs des neiges qui la dévaleront dans quelques jours. Un regard plus attentif cependant permet de constater les marges de boue brunâtres, là même où la neige a été recueillie pour être ensuite transportée sur les pistes.

Les organisateurs olympiques ont travaillé sans relâche, déplaçant la neige, la charriant par camion ou par voie aérienne. Ils ont empilé leur trésor sur le sommet d'une fondation de paille, une pratique qui n'est pas aussi inhabituelle qu'il n'y paraît, selon les organisateurs.

Malgré le calme manifeste de ces organisateurs, la météo demeure l'un des sujets de prédilection des médias locaux et internationaux, alors que s'additionnent cette semaine les conférences de presse en vue des Jeux.

Le mois dernier fait partie des mois de janvier les plus chauds des annales de Vancouver. On a d'ailleurs annoncé samedi que, pour économiser la neige, l'entraînement des athlètes sur la montagne serait revu à la baisse.

John Furlong, le directeur général du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver à Vancouver (COVAN), a laissé entendre que la météo lui causait des soucis.

Au cours d'une rencontre avec la presse mardi, il a confié s'être réveillé à 4h00 au cours de la nuit pour sortir sur son balcon afin de s'enquérir du temps. Il a été ravi.

«Il faisait zéro et je me suis dit: «Dieu a enfin cessé de jouer à la poule mouillée avec nous»«, s'est exclamé M. Furlong. «Idéalement, ça devrait durer quelques jours pour donner une pause à notre équipe», a-t-il noté.

Selon les prévisions d'Environnement Canada, mardi, il devrait y avoir des averses de neige sur Cypress Mountain mercredi, mais la pluie serait de retour pour le reste de la semaine.

Selon Dave Cobb, en charge des détails de dernières minutes pour les Jeux, le fait que la plupart des installations à Vancouver étaient prêtes depuis deux ans permet de concentrer les efforts des organisateurs sur des problèmes opérationnels comme celui d'amener la neige à Cypress Mountain.

«C'est comme se préparer pour un examen. Tu veux étudier tout ce qu'il est possible d'étudier et te préparer. Quand le jour arrive, tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir. Alors, on se sent plutôt bien», a-t-il comparé.

Les craintes quant au manque de neige se font également entendre dans les conversations anodines entre les personnes faisant la queue au magasin vendant de la marchandise olympique.

Le gouverneure générale Michaëlle Jean a même abordé le sujet lorsqu'elle s'est attardée pour bavarder avec quelques athlètes, mardi.

«J'ai tenté d'amener autant de neige que possible avec moi», a-t-elle lancé à la capitaine de hockey féminin Hayley Wickenheiser.