Le Canada devra prouver au monde entier qu'il est capable de «livrer la marchandise» s'il veut obtenir de nouveau le privilège de présenter des Jeux olympiques d'été, pense l'avocat et homme d'affaires Marcel Aubut.

Le président du Comité oympique canadien (COC) a affronté un vent à écorner les boeufs, jeudi soir, pendant qu'il parcourait les 300 mètres du relais de la flamme olympique sur la Grande-Allée, une rue branchée de la Haute-Ville de Québec.

Accompagné le long du parcours par quelques dizaines d'admirateurs et de journalistes, l'ancien grand patron des Nordiques de Québec de la Ligue nationale de hockey a dû s'arrêter à la mi-course pour rallumer la flamme éteinte par le vent frondeur.

En point de presse, M. Aubut s'est montré modérément optimiste quant aux chances du Canada d'organiser pour une deuxième fois des Jeux olympiques d'été, après ceux - fort décriés- de Montréal en 1976.

Selon lui, le Canada doit d'abord démontrer qu'il peut se démarquer avec succès dans des grands événements de deuxième catégorie avant de plonger une nouvelle fois dans l'aventure olympique estivale.

«À mon avis, si nous sommes gagnants lorsqu'on organise des activités comme ce soir, des coupes du monde, des grands événements, ils (les autorités olympiques) vont dire: voilà une population qui livre», a-t-il estimé.

En ce sens, les Jeux panaméricains qui seront tenus à Toronto en 2015 pourraient servir de carte de visite pour la suite des choses.

«Je pense qu'après, on va mettre la main à la tâche pour 2022», a dit M. Aubut, faisant allusion à la volonté de la ville de Québec d'accueillir, cette année-là, les Jeux olympiques d'hiver.

Les JO de Vancouver en 2010 seront les troisièmes de l'histoire à être présentés en sol canadien après ceux de Montréal et ceux de Calgary en 1988. Les deux derniers auront été des rendez-vous hivernaux, nettement moins ambitieux que ceux d'été.

Mais que ce soit pour les Jeux d'hiver ou pour les Jeux d'été, la concurrence mondiale est de plus en plus féroce, a indiqué M. Aubut.

«Les Jeux olympiques sont devenus tellement gros. Les anneaux sont la marque de commerce la plus connue dans le monde et tous les pays désirent les afficher. Avec la fin du communisme, un paquet de pays sont devenus des compétiteurs pour se vendre au monde entier», a-t-il analysé.

Pour nombre de nations, surtout émergentes, les JO sont aujourd'hui la seule façon de «se mettre sur la map» ou de se présenter sous un jour plus favorable, a poursuivi le président du Comité olympique canadien.

«C'est le seul moyen qui existe pour dire au monde entier qu'on existe (...) Pourquoi la Chine a-t-elle fait tant d'efforts? Pourquoi Rio veut dire au monde entier qu'il est faux de prétendre qu'il y a autant de criminalité et de pauvreté qu'on le croit?», a-t-il lancé.