Des sauteuses à ski espèrent porter leur combat visant à prendre part aux Jeux olympiques de 2010 devant la Cour suprême du Canada.

Les avocats de ce groupe de femmes ont indiqué qu'ils avaient déposé leur requête devant le plus haut tribunal du pays, ce mardi. Leur appel vise à renverser une décision d'un tribunal inférieur qui a déterminé que la Charte des droits ne s'appliquait pas aux sports faisant partie du programme olympique.

Une porte-parole des femmes a révélé qu'elles ont décidé d'en appeler parce qu'elles estiment qu'il s'agit d'un cas de discrimination qui dépasse le cadre d'une simple épreuve aux Jeux olympiques.

«C'est plus important que les droits des femmes, il s'agit des droits de la personne», a dit Deedee Corradini, présidente de l'organisme Sauts à ski féminin des États-Unis.

«Sur le plan international, la question est de savoir si des organisateurs peuvent venir dans un pays, comme le fait le Comité international olympique, et ignorer la constitution de ce pays», a-t-elle ajouté.

Les Jeux ayant lieu dans environ deux mois, Mme Corradini a ajouté que les femmes demandent à la Cour suprême d'accélérer le processus pour déterminer si elle entendra la cause et de rendre ensuite une décision rapidement.

«L'important est de savoir si la Cour suprême estime avoir suffisamment de temps, ce que nous croyons possible», a-t-elle dit.

L'une des décisions les plus rapides ayant récemment été prises par la Cour suprême est survenue au printemps 2008. Elle concernait le projet de privatisation de BCE Inc., qui est finalement demeuré lettre morte.

À l'époque, comme le temps pressait, la Cour suprême avait entendu l'appel sur BCE et rendu sa décision en moins d'un mois.

Cela constituait cependant l'exception plutôt que la règle, explique William Black, professeur émérite à la faculté de droit de l'Université de la Colombie-Britannique.

En effet, cela prend habituellement des mois au plus haut tribunal du pays avant qu'il ne détermine s'il entendra une cause, puis encore des mois avant qu'une date d'audition ne soit fixée.

En ce qui a trait au cas des sauteuses à ski féminin, la Cour d'appel de la Colombie-Britannique avait maintenu la décision d'un tribunal inférieur qui avait statué que la Charte ne s'appliquait pas aux Jeux, parce que c'est le CIO qui décide des sports inclus au programme des Jeux et non une entité gouvernementale canadienne.

Les femmes demandaient à la Cour d'obliger le comité organisateur (COVAN) à soit inclure une compétition féminine ou exclure celle des hommes.

Le CIO a voté en 2006 contre l'intégration du saut à ski féminin au programme des Jeux de Vancouver, prétextant qu'il n'était pas assez développé pour rencontrer les critères d'une inclusion aux JO.