Avec les Jeux de Vancouver derrière la porte, la Coupe du monde de ski alpin 2009/2010 propose la meilleure piste pour les chercheurs de médailles olympiques, une pente d'autant plus attrayante que l'Autriche ne règne plus en despote de l'or blanc.

Ce rééquilibrage des forces, initié il y a déjà quelques saisons, devrait garantir des podiums plus ouverts, même si l'Américaine Lindsey Kildow-Vonn et le Norvégien Aksel Lund Svindal, tenants des grands globes de cristal, sont les premiers favoris à leur succession.

Histoire. La Felix Austria c'est du passé. La fin de carrière de Hermann Maier retentit symboliquement comme le glas d'un Empire. Certes, la vie d'une fédération ne s'arrête pas avec la retraite d'un champion, fût-il un des plus grands de l'histoire, et il y a des jeunes de grand talent au sein de la Maison d'Autriche, à commencer par Marcel Hirscher. Mais il manque désormais cette formidable densité, qui avait constitué le socle des succès sans limite de la Wunderteam à la fin des années 90.

Coucou suisse. Après une longue traversée de la montagne, la Suisse a retrouvé un rang plus conforme à sa tradition. Si la Confédération reste encore à distance de l'Autriche au classement de la Coupe des nations, elle a devancé l'équipe «rouge-blanc-rouge» au tableau des médailles lors des Championnats du monde à Val d'Isère, en février 2009. Un bémol néanmoins: le pays à la croix blanche compte pas mal de blessés dans ses rangs.

Défections. Les absents sont légion pour les traditionnels trois coups à Sölden. L'Autrichienne Marlies Schild (fracture tibia/péroné) et le Finlandais Kalle Palander, victime d'une rechute à l'entraînement, ont reporté leurs espoirs à la mi-novembre à Levi (Finlande), à l'occasion des slaloms. La participation aux Jeux est compromise pour la jeune Suissesse Lara Gut (hanche) et l'Italien Peter Fill (déchirure abdominale). Bode Miller, qui a réintégré l'équipe des Etats-Unis, reviendra en compétition fin novembre ou début décembre, alors que le Suisse Daniel Albrecht, gravement blessé en janvier dernier à Kitzbühel (Autriche), doit encore patienter.

Transferts. A quelques mois des JO, Lindsey Kildow-Vonn l'a fait: changer d'équipementier. La décision de Rossignol de réduire les salaires, pour raisons économiques, a fourni le prétexte. La blonde de Park City a été voir chez Head, à la pointe de la performance dans les épreuves de vitesse. Kildow-Vonn possède le bagage technique pour réussir son pari. L'Italien Manfred Mölgg a également quitté Rossignol, renouant avec Fischer.

Des tenants solides. Kildow-Vonn a tout emporté sur son passage: deux titres mondiaux (descente/super-G), la Coupe du monde générale, confirmant ainsi sa victoire en 2007/2008, ainsi que les deux petits globes de la vitesse. Côté messieurs, Svindal a prouvé qu'il avait de la moelle. De retour d'un sévère accident à Beaver Creek (Etats-Unis), le sculptural Norvégien a gagné au finish le grand globe de cristal.

Canadiens. Avec des Jeux à la maison, le Canada s'est préparé de longue date. Si des blessures à répétition ont retardé l'affirmation de quelques cadres, le titre mondial de la descente, remporté par John Kucera, est un bon viatique pour les «canadian cowboys». D'autant qu'ils peuvent désormais compter sur les conseils de John Mc Bride, l'ancien coach de Miller.

Raich. Au hit-parade des valeurs sûres trône l'Autrichien Benjamin Raich. Pour la 6e fois de suite, en mars à Are (Suède), le Tyrolien est monté sur le podium de la Coupe du monde générale. Depuis six saisons, la petite musique de Raich se décline ainsi: 3e, 2e, 1er, 2e, 2e, 2e. Une rente.

Photo: AFP

L'Américaine Lindsey Vonn