«C'est le fun pour les gens de connaître ces données, mais sérieusement, ça ne veut rien dire», soutient Alex Harvey

En fait, la véritable question serait plutôt la suivante: Harvey est-il, comme on l'entend souvent, l'héritier d'un bagage génétique hors normes?Après tout, son père, Pierre Harvey, est le premier Canadien à participer aux Jeux olympiques d'hiver (ski de fond) et d'été (vélo de route) la même année. Ses capacités cardiovasculaires font partie de la légende. Sa mère, Mireille Belzile, a fait de la natation, du ski de fond et du vélo de haut niveau avant de se consacrer à ses études en médecine.

Alex Harvey hausse les épaules. «La dernière fois que j'ai fait un test de VO2max, c'était il y a trois ans. J'avais eu de bons résultats, mais ce n'était rien d'incroyable», dit-il.

Louis Bouchard, l'entraîneur d'Harvey, corrobore. «C'est sûr qu'il a un très bon moteur, mais quand on le teste dans les machines, il ne se démarque pas par rapport aux autres», précise le responsable du Centre national d'entraînement Pierre-Harvey, au mont Sainte-Anne. En dépit de moyens modestes, ce centre est une véritable pépinière de talents. En plus d'Harvey, quatrième, les Frédéric Touchette (9e), Brent McMurtry (10e) et Len Valjas (13e) ont tous fini parmi les 15 premiers à la poursuite de 30 km des derniers Mondiaux des moins de 23 ans, un résultat historique pour le Canada.

Selon Bouchard, Harvey se signale particulièrement par son aisance technique, son intelligence en course et la qualité de sa préparation. «Il se démarque beaucoup sur la scène internationale par la confiance qu'il dégage, note l'entraîneur. Il ne se laisse pas intimider par le voisin. Il croit en ses chances, au même titre que le champion du monde.»

En ce sens, Pierre Harvey se reconnaît en son fils. «Quand ils disent go, tassez-vous de là, il n'y a rien qui va l'arrêter, dit-il. Il y aurait beau avoir un mur devant lui, il va passer à travers...»

Au-delà des capacités physiologiques, Alex Harvey estime que la force mentale va souvent faire la différence. Encore là, difficile de se mesurer aux autres.

«Je sais que je suis capable de tolérer la douleur, mais je n'ai jamais été dans la tête de quelqu'un d'autre, soulève-t-il à l'évidence. Je ne sais pas à quel point le gars à côté de moi souffre. Alors, je ne peux pas dire que je suis plus dur qu'un autre...»

ALEX HARVEY - 20 ans 

Taille:1,83 m.

Poids:73 kilo.

Pulsations au repos:

38-39 battements/minute.

Pulsations maximales:

188 battements/minute.