Charles Hamelin peut dormir tranquille: il est qualifié pour les Jeux olympiques de Vancouver.

Le patineur de Sainte-Julie aurait cependant voulu régler cette question de façon plus glorieuse, dimanche, lors de la dernière journée des Championnats du monde de patinage de vitesse courte piste de Vienne.

Au lendemain de sa spectaculaire victoire sur 500 mètres, Hamelin a été disqualifié dès les quarts de finale du 1000 mètres. Les points acquis au 500 m lui ont cependant permis de maintenir sa troisième position au classement cumulatif et ainsi satisfaire au critère de sélection olympique de sa fédération.

Le soulagement est énorme. Hamelin évite ainsi le coupe-gorge que représentera la compétition de sélection finale prévue à Vancouver, du 9 au 18 août.

«Sur le coup, je ne l'ai pas réalisé, a réagi Hamelin lorsqu'invité à commenter sa sélection hâtive. Je l'ai su au moment où on me l'a annoncé. Pas que je ne voulais pas le croire, mais ça a comme fait bizarre à l'intérieur. Je suis vraiment, vraiment soulagé d'avoir une grosse compétition de moins à me mettre sur les épaules. Ça me donnera un bon moment pour bien me préparer pour les Jeux olympiques et d'arriver au meilleur de ma forme.»

L'âme en paix, Hamelin a pris le troisième rang de la super finale du 3000 mètres, terminant derrière l'Américain J.R. Celski et le Coréen Ho-Suk Lee avec un tour d'avance sur le peloton. Cette épreuve n'est toutefois pas incluse aux Jeux olympiques.

Si ce résultat l'a rasséréné, Hamelin était davantage habité par la déception suivant sa disqualification au 1000 m. Il avait subi le même sort vendredi au 1500 m.

«Au classement général, le résultat est bon, mais si on prend ça jour par jour, ce n'est pas le cas. Mes attentes étaient beaucoup plus élevées que ça. En arrivant ici, je savais que je pouvais gagner le championnat», a rappelé l'athlète de 24 ans, sixième malgré la maladie l'an dernier et deuxième en 2007.

Aucun Canadien n'est parvenu à atteindre la finale au 1000 m. Olivier Jean, médaillé de bronze au 500 m, et François-Louis Tremblay ont fini troisièmes de leur demi-finale respective.

Du côté féminin, le week-end frustrant de Kalyna Roberge s'est poursuivi. À son grand désarroi, la vedette de l'équipe féminine a subi une disqualification en quart de finale du 1000 m après un contact avec une rivale de Hong-Kong. La recrue Valérie Maltais s'est arrêtée en deuxième ronde, tandis que Jessica Gregg, médaillée de bronze au 500 m, s'est rendue en demi-finale.

Dixième au classement cumulatif, Roberge n'a pas été en mesure d'atteindre une seule finale à Vienne. «Je suis vraiment déçue parce que plusieurs choses étaient hors de mon contrôle, a précisé Roberge, quatrième au général l'an dernier et troisième en 2007. Ce n'est pas moi qui étais nécessairement dans le tort, mais c'est moi qui étais pénalisée.»

En prévision des Jeux olympiques, la patineuse de 22 ans prévoit s'entraîner davantage avec les hommes afin de d'améliorer ses tracés de courses et ses techniques de dépassement.

Malgré sa déception, Roberge s'encourageait à l'idée d'avoir contribué à une médaille de bronze au relais en résistant à la poussée des Américaines.

À l'issue des trois jours de compétition, l'équipe canadienne quitte l'Autriche avec cinq médailles, dont quatre dans les distances olympiques. L'objectif initial était de six.

«Ce n'est pas ce à quoi on s'attendait», a reconnu Yves Hamelin, directeur de programme.

«Pas de doute que l'objectif était réalisable. Évidemment, on peut pointer plusieurs éléments, dont de nombreuses disqualifications crève-coeur. On est habitué à en échapper quelques-unes, mais en fin de semaine, le ratio de disqualifications a été plus important qu'à l'habitude.»

Les patineurs canadiens chercheront à se reprendre le week-end prochain à l'occasion des Mondiaux par équipes d'Heerenveen, aux Pays-Bas.