Le Suisse Didier Cuche dispose de trois épreuves de vitesse à Kvitfjell, de vendredi à dimanche, pour s'emparer de la tête du classement général de la Coupe du monde messieurs de ski alpin avant les finales organisées la semaine prochaine à Äre (Suède).

Si le Neuchâtelois n'apparaît qu'en 5e position dans la liste des prétendants, 110 points seulement le séparent du fragile leader, le Croate Ivica Kostelic, et le calendrier lui offre une formidable oportunité.

Outre la descente, samedi, et le super-G dominical, Kvitfjell a ajouté à son programme, vendredi, la descente annulée à Garmisch-Partenkirchen (Allemagne).

Alors que les slalomeurs -Kostelic, diminué par des problèmes dorsaux, et le Français Jean-Baptiste Grange (3e à 60 points)- ont mangé leur pain blanc en janvier, et que l'Autrichien Benjamin Raich (2e à 2 pts) n'avance plus beaucoup, Cuche entrevoit, dans le sillage de Mondiaux réussis, un dépassement sur la ligne.

«Le grand Globe de cristal, c'est une grande opportunité, pas une fixation. On prend les courses les unes après les autres», résume Patrice Morisod, responsable du groupe vitesse à Swiss-Ski.

«On sait depuis les Mondiaux que Didier (médaillé d'or en super-G et d'argent en descente) skie merveilleusement», remarque l'entraîneur. Jamais aussi fort qu'à 34 ans, Cuche le guerrier a confirmé ses dispositions en réalisant jeudi le meilleur chrono du seul entraînement, 11/100 devant le Norvégien Aksel Lund Svindal.

Quatrième au classement général, Svindal, eu égard à sa polyvalence, est probablement le plus dangereux adversaire du Romand.

Le ciel en arbitre

Mais il reste une inconnue et de taille, la météo. Ce qui fait dire à Patrice Morisod: «encore faut-il que les courses aient lieu». Jeudi, quelques flocons de neige et le brouillard en fin de séance sur le haut de la piste sont venus rappeler que le ciel pourrait arbitrer le combat des chefs.

«Il fait chaud et la neige était un peu molle, des conditions faciles. Si les courses ont lieu, surtout dans des conditions normales, Kostelic et Raich devraient marquer le pas», souligne M. Morisod. La latitude et surtout la faible altitude (arrivée à 182 m) expliquent le contexte particulier.

Concentré sur la conquête du globe de slalom, Grange n'a pas fait le déplacement, non plus que l'Américain Bode Miller, pourtant maître de l'Olympiabakken (3 podiums, dont une victoire) en 2008, qui s'est accordé un congé sabbatique.

L'entraînement a également rappelé que l'Italien Werner Heel, vainqueur puis 3e l'an dernier des deux descentes, était également un client pour la victoire. Et qu'il ne fallait pas oublier l'Autrichien Hermann Maier, quatre fois victorieux en bas de la piste olympique.