L'endroit est tellement reclus que le système GPS de la voiture ne repère aucune route. Celle-ci monte pourtant sur une dizaine de kilomètres à travers les pins chargés de neige.

Au bout, on arrive dans un grand stationnement encore boueux. Il faut se pencher un peu pour voir à travers le pare-brise le sommet des deux longues rampes de saut à ski, aménagées sur une pente naturelle. Dans un an, des casse-cous au sang froid s'y envoleront pour atterrir une centaine de mètres plus loin.

 

Bienvenue dans la Callahan Valley, quelques kilomètres avant d'atteindre le village de Whistler. Cet ancien site minier et forestier accueillera les épreuves olympiques de saut à ski, de combiné nordique, de ski de fond et de biathlon.

En cette journée du début décembre, il n'y a pas âme qui vive. Difficile d'imaginer que trois stades temporaires pouvant accueillir 12 000 spectateurs chacun y seront érigés pour les Jeux olympiques. Méchant dérangement pour cet endroit bucolique où on peut croiser des grizzlys en saison.

Ken Melamed, maire de Whistler, est conscient que le gigantisme olympique s'accorde mal avec les principes de protection environnementale qui font la fierté de la région. «Oui, il y a des craintes, beaucoup, admet-il en entrevue. Mais on a été à la hauteur de nos promesses d'établir un nouveau standard en matière de responsabilité environnementale pour les Jeux olympiques. L'empreinte environnementale est très petite.»

Et le maire de citer la réduction du territoire destiné aux pistes de ski de fond, l'interdiction de brûler le bois coupé. «Tout le bois a été réduit en copeaux et composté sur place», souligne M. Melamed.

Quant au Village des athlètes de Whistler, il a été construit sur les terrains de l'ancien dépotoir municipal, fermé en 2006. Une partie du méthane encore dans le sol sera réutilisée pour le chauffage.