Bien que 2010 sera l'année olympique, 2009 sera l'année des Olympiques pour les villes de Vancouver et Whistler.

C'est en 2009 où tout ce qui se produira dans les deux villes-hôtesses sera accompagné de la question suivante: «Et si ça survenait pendant les Jeux?».

Ou de celle-ci: «Si ça ne se produisait pas?».

Avant de devenir le maire de la Ville de Vancouver en décembre, Gregor Robertson reconnaît qu'il n'avait aucune idée de l'ampleur des Jeux olympiques.

«Une statistique en particulier m'a permis de mieux comprendre le phénomène : trois matchs du Super Bowl par jour, pendant 16 jours! Avant d'entendre pareille comparaison, il s'agissait, à mes yeux, d'un gigantesque événement pour lequel j'avais de la difficulté à bien comprendre toutes les implications.»

L'ampleur de l'événement est devenue évidente cet hiver lorsqu'une tempête de neige a bloqué la ville pendant près de deux semaines.

Les caprices de Dame Nature ont amené plusieurs questions. On s'est notamment interrogé sur l'habileté des employés municipaux à nettoyer rapidement les rues, ainsi que sur les risques que l'aéroport soit paralysé, limitant ainsi les déplacements des voyageurs.

Au cours des 12 prochains mois, tous les intervenants impliqués travailleront de concert afin de trouver des réponses et des solutions à toutes les questions et embûches qui pourraient surgir.

Effectifs imposants

Bien que de nombreuses installations sportives aient déjà été complétées, elles seront mises à l'essai lors d'événements d'envergure internationale cet hiver.

Un plan de transport sera rendu public plus tard en février, grâce auquel les spectateurs, athlètes et résidants seront mieux renseignés sur les modes de déplacements qui seront à leur disposition. On a par ailleurs suggéré aux citoyens de prendre leurs vacances pendant les Jeux, afin d'alléger la circulation routière, à moins d'offrir leurs services à titre de bénévoles.

À ce titre, les organisateurs s'attendent à compter sur plus de 20 000 bénévoles pendant les Jeux, qui oeuvreront parmi un effectif de 50 000 employés. À l'heure actuelle, le Comité organisateur des Jeux de Vancouver (COVAN) ne compte qu'environ 1100 employés.

À cela s'ajouteront 12 000 employés affectés à la sécurité, un volet du budget global qui, à lui seul, coûtera près de 1 milliard $.

Mais c'est véritablement à compter des mois d'automne que la proximité des Jeux frappera de plein fouet, estime Terry Wright, vice-président des services et opérations au sein du COVAN.

«Du 1er novembre au 1er février, tout se passera aussi vite qu'un clin d'oeil», a imagé Wright.

«Chaque journée, chaque semaine, quelque chose de nouveau surviendra et fera réaliser à tout le monde que l'événement approche à grands pas.»

De nombreux investissements

Vancouver et de Whistler auront des visages bien différents dans un an, et non seulement parce que des bannières et banderoles pousseront aux quatre coins des deux villes à compter du mois de juin.

On inaugurera un réseau de liaison rapide, dont les coûts sont évalués à 1,9 milliard $, entre le centre-ville de Vancouver et l'aéroport. Un agrandissement du Palais des congrès de Vancouver, des travaux estimés à 900 millions $, permettra d'accueillir les journalistes affectés à la couverture des Jeux.

Enfin, on complétera les travaux de construction de «L'autoroute de la mer au ciel» (Sea-to-Sky highway), l'infrastructure vitale en matière de transport entre Vancouver et Whistler.

Aux yeux des dirigeants du COVAN, les 12 prochains mois représenteront une période de transition entre le rêve des Jeux et la réalité. Une réalité, cependant, qui ne ressemble pas à ce qu'ils avaient imaginé.

Les Jeux coûtent des sommes largement plus élevées que ce qui avait été anticipé et on craint que les profits soient inférieurs de 27 millions $ aux prévisions.

«Il n'y a pas de doute que nous aurions aimé générer des revenus plus importants», a reconnu Wright. Mais nous allons persévérer... nous touchons du bois.»

Les deux villes-hôtesses sont également bien au fait des pressions financières qui accompagnent ces Jeux.

À Whistler, on a décidé d'annuler les cérémonies nocturnes de remises de médailles afin d'économiser 5 millions $. À Vancouver, la Ville a dû effectuer un emprunt de 450 millions $ en raison de problèmes de financement du village olympique.

À l'échelle de la province, le Vérificateur général a évalué que les coûts des Jeux surpasseront de quelque 170 millions $ le budget provincial, qui se chiffrait à 600 millions $.

Mais les autorités de la Colombie-Britannique demeurent convaincues que les retombées financières de ces Jeux - évaluées à 10,7 milliards $ - compenseront amplement.

En fait, le gouvernement libéral voit les Jeux de 2010 comme une bouée de sauvetage en ces temps difficiles sur le plan économique. Il a d'ailleurs promis à ses concitoyens que les JO permettront à la Colombie-Britannique d'éviter le marasme économique qui plane au-dessus des autres provinces canadiennes.

D'ailleurs, les espoirs sont très élevés dans les deux villes-hôtesses.

«Pensez à tous ces athlètes olympiques et à leurs aspirations, a rappelé le maire Robertson. Ça peut paraître mielleux, mais en tant que ville, nous devrions avoir la même attitude. Nous devrions viser la victoire absolue et le sommet du monde. Pourquoi pas?»