Mark Cavendish a remporté au sprint la 13e étape du Tour de France, vendredi, tandis que Chris Froome a perdu une bonne partie de son avance au classement général après avoir été rattrapé lors d'une attaque de son rival Alberto Contador.

Cavendish a surgi devant alors qu'il y avait une centaine de mètres à faire et son rival Peter Sagan, le détenteur du maillot vert à titre de meilleur sprinteur, a été incapable de s'accrocher à lui.

Le sprinteur britannique en était à sa deuxième victoire d'étape cette année au Tour, et sa 25e en carrière. Il a rejoint le Français André Leducq en troisième place à ce chapitre dans l'histoire de l'épreuve.

«Mon équipe a fait un travail incroyable, a souligné Cavendish. Nous allons célébrer avec du champagne.»

Le coureur de l'équipe Omega Pharma Quick Step était visiblement soulagé. Il s'est jeté dans les bras de son coéquipier Sylvain Chavanel après l'étape. Jeudi, ses coéquipiers l'avaient placé en excellente position pour attaquer, mais il avait été devancé au sprint à la ligne d'arrivée par l'Allemand Marcel Kittel.

«(Jeudi) ils ont tout donné et je les ai laissé tomber, a déclaré Cavendish. Le Tour de France est la course la plus remarquable au monde, et signifie tellement de choses pour moi. Quand j'y pense, j'ai le goût de pleurer.»

Les étapes sur plat sont habituellement dénuées d'incidents, mais le trajet de 173 km de Tours jusqu'à Saint-Amand-Montrond a été excitant, alors qu'on a constaté que même la formidable équipe Sky de Froome est parfois vulnérable.

«Ce qui est arrivé aujourd'hui ne me surprend pas, a commenté Froome. C'est un rappel qu'il faut être alerte en tout temps durant la course. C'est pourquoi ce sera une course excitante.»

Après le premier tiers de l'étape environ, le peloton s'est divisé en trois et Alejandro Valverde a été largué, glissant bien loin de la tête du classement général quand il a dû s'arrêter pour réparer une fuite à son pneu. Il a perdu énormément de temps et s'est retrouvé exclu du top-10, avec 12:10 de retard.

Deuxième avant le départ, Valverde a été délogé par le Néerlandais Bauke Mollema, tandis que Contador s'est hissé en troisième place. Ils ont tous deux gagné 1:09 sur Froome.

Cela signifie que Mollema a maintenant 2:28 de retard et Contador, 2:45.

«Il n'y a jamais d'étape calme au Tour de France, a lancé Froome. Perdre une minute, c'est toujours une pilule amère à avaler parce que nous avons travaillé très fort pour obtenir l'avantage que nous avions.»

David Veilleux et Cyril Gauthier ont accompagné leur chef de file chez Europcar, Pierre Rolland, dans un groupe d'une cinquantaine de coureurs qui a terminé à 9:54 de Cavendish. Rolland a maintenant 25:33 de retard au classement général, en 28e place.

«On savait qu'il y avait du vent, et il y en avait (jeudi) aussi, sauf qu'avec le vent, ça dépend toujours de ce que les équipes en avant veulent en faire. Et aujourd'hui, elles ont décidé de rouler vite», a indiqué Veilleux.

«Quand ç'a commencé, j'étais très mal placé à l'arrière du peloton. Au début, j'étais sûr qu'on pourrait revenir, car j'étais avec Marcel Kittel, les Argos-Shimano et l'équipe Orica GreenEdge. Je me disais qu'ils rouleraient vite pour revenir sur le groupe sauf qu'on est jamais rentré.»

Victime d'une crevaison à sa roue arrière, Rolland a pu revenir devant rapidement.

«Pierre étant devant avec trois coéquipiers, alors il n'y avait pas de panique pour que je remonte vers lui, a expliqué Veilleux. On a fini par le rejoindre un peu plus tard, sauf qu'il ne nous a pas demandé de rouler afin de limiter les écarts étant donné qu'il ne vise pas une place au classement général», a dit le Carougeois de celui qui a toujours le maillot à pois de meilleur grimpeur.

Le Canadien Ryder Hesjedal a terminé l'étape dans le dernier groupe, avec un retard de 13:36. Il est désormais à 48:49 de Froome.

Outre Cavendish, Contador a été le grand gagnant de la journée après avoir été malmené par Froome dans les Pyrénées, et ensuite avoir perdu encore plus de temps au contre-la-montre.

La prestation de l'Espagnol, vendredi, devrait s'avérer un tonique pour lui à l'approche des étapes en montagnes à venir à partir de dimanche. Étant donné que Froome a fini le parcours seul, sans aucun de ses coéquipiers chez Sky, cela laisse entendre qu'il pourrait se retrouver dans de beaux draps dans les montagnes s'il est isolé par une attaque venant de Contador.

Sky n'a plus que sept coureurs puisque le Norvégien Edvald Boasson Hagen a dû déclarer forfait, jeudi. Celui-ci a subi une fracture à l'épaule droite dans une chute impliquant une vingtaine de coureurs vers la fin de la 12e étape.

Et parmi les sept qui restent, Geraint Thomas roule malgré un pelvis fracturé.

«Nous sommes prêts à relever le défi, a quand même assuré Froome. Nous allons essayer.»