Pour compléter la supériorité britannique, Mark Cavendish a enlevé au sprint la 20e étape, sur les Champs-Élysées, son quatrième succès (un record) sur l'avenue la plus célèbre du monde envahie par la grande foule.

Avec six victoires à son compteur, dont trois pour «Cav», en belle forme à six jours de son rendez-vous olympique, la formation britannique a dominé le Tour. D'autant qu'elle a placé deux des siens aux deux premières places du classement final.

Wiggins a précédé Chris Froome de 3 min 21 sec, et l'Italien Vincenzo Nibali de 6 min 19 sec, dans un podium cent pour cent inédit puisqu'aucun n'avait encore terminé le Tour dans les trois premiers.

Il faut remonter à 1996 (Riis, Ullrich) pour trouver deux coureurs de la même équipe aux deux premières places. Entre-temps, l'interminable domination de Lance Armstrong (1999-2005) a ouvert la voie à la montée en puissance du monde anglophone, plus justement symbolisée l'an passé par le succès de Cadel Evans, premier Australien à figurer au palmarès.

De la piste à la route

Wiggins, 32 ans, s'est inscrit dans cette continuité. À ceci près que le Londonien aux rouflaquettes typées années 1960 a parachevé le travail d'une équipe organisée autour de lui.

«Il y avait plus de 100 kilomètres de contre-la-montre et c'est la spécialité de Bradley. Et comme en plus, il grimpe bien...», a justifié Dave Brailsford, le gérant de l'équipe Sky.

Dans le Tour, le Londonien, fils d'un ancien coureur australien de Six-Jours aujourd'hui décédé, avait pour meilleur résultat une quatrième place obtenue en 2009.

Wiggins s'est fait connaître d'abord sur la piste. Trois fois champion olympique de poursuite (1 titre à Athènes 2004, 2 à Pékin 2008), il a enlevé six médailles d'or mondiales dans les vélodromes.

Cette saison, il a dominé trois courses par étapes du calendrier mondial, Paris-Nice en mars, le Tour de Romandie en avril, le Critérium du Dauphiné en juin.

Favori logique au départ de Liège (Belgique), le 30 juin dernier, le Britannique a justifié son statut au long des 20 étapes, pour un total approchant les 3500 kilomètres.

Treize vainqueurs d'étapes

Vainqueur des deux étapes contre-la-montre (Besançon et Chartres), sa discipline d'excellence, il a rivalisé avec les meilleurs grimpeurs dans les étapes de montagne. Seul Froome lui est apparu supérieur en l'attendant ostensiblement, notamment dans la dernière étape des Pyrénées, jeudi dernier, à Peyragudes.

La stratégie de l'équipe Sky, qui a privilégié le classement général, a laissé de la place pour les autres sprinteurs. L'Allemand Andre Greipel a gagné trois étapes, tout comme Cavendish et le Slovaque Peter Sagan (2e sur les Champs-Élysées) qui a réalisé des débuts fracassants avec, en plus, le maillot vert du classement par points.

Autre débutant -très- prometteur, le benjamin du Tour, le Français Thibaut Pinot (22 ans), a gagné une étape et a pris place dans les dix premiers de ce Tour qui a tourné au désavantage des Belges et des Néerlandais (aucun succès d'étape) par rapport aux Britanniques (7 étapes) et Français (5 étapes).

Un autre Français, Thomas Voeckler, a comblé les attentes du public. Un an après avoir porté le maillot jaune pendant dix jours, il a gagné deux étapes (Bellegarde-sur-Valserine, Luchon) et ramené le maillot à pois du meilleur grimpeur.

Treize coureurs seulement ont gagné une étape dans cette 99e édition qui a affronté une météo plutôt clémente. Neuf équipes sur un total de 22 en lice ont été récompensées.