Le champion du monde, le Britannique Mark Cavendish (Sky), a remporté au sprint la 18e étape du Tour de France, vendredi à Brive-la-Gaillarde.

Bradley Wiggins, son compatriote et coéquipier de Sky, a conservé le maillot jaune à deux jours de l'arrivée du Tour.

Au prix d'un sprint lancé de loin, Cavendish a rejoint et dépassé dans les 150 derniers mètres les derniers rescapés d'une échappée, l'Espagnol Luis Leon Sanchez (4e) et l'Irlandais Nicolas Roche (5e).

Sur la ligne, le champion du monde a devancé de plusieurs longueurs l'Australien Matt Goss et le Slovaque Peter Sagan.

«Cav», qui est âgé de 27 ans, a enlevé sa 22e victoire d'étape dans le Tour, sa deuxième depuis le départ après celle obtenue à Tournai (Belgique) le 2 juillet.

Le président de la République française, François Hollande, a assisté aux 50 derniers kilomètres dans la voiture du directeur du Tour Christian Prudhomme.

À très vive allure

Cette étape de 222,5 kilomètres, menée à très vive allure (à plus de 45 km/h), a donné lieu à une course-poursuite entre une échappée de 16 coureurs, formée après une soixantaine de kilomètres, et le peloton, conduit par les équipes non représentées à l'avant (Omega Pharma, BMC, Rabobank et Saur-Sojasun notamment).

L'écart qui a culminé à 3 min 30 sec à la mi-course s'est réduit par la suite d'autant que l'équipe du Slovaque Peter Sagan a pris sa part dans la chasse.

L'Australien Adam Hansen et le Français Jérémy Roy se sont dégagés aux 20 kilomètres, rejoints 6 kilomètres plus loin par le Kazakh Alexandre Vinokourov, le Belge Nick Nuyens et l'Italien Luca Paolini.

«Vino», déchaîné pour sa dernière participation au Tour et désigné combatif du jour, a fait la pression dans le final. Il a emmené avec lui Hansen et Paolini avant de voir revenir un trio (Roche, Klöden, L. L. Sanchez) aux 6 kilomètres.

À l'approche de la flamme rouge du dernier kilomètre, Wiggins a lui-même mené le peloton pour revenir sur les échappés.

«C'était très dangereux comme final donc on avait décidé ce matin de mettre (en place) le train sur la route, comme ça c'est mieux pour le classement et ça pouvait aider un peu Mark pour l'arrivée», a déclaré Wiggins en souriant: «C'est mon cadeau pour lui.»

«Il a été un équipier formidable ces deux dernières semaines, ça fait plaisir de lui renvoyer l'ascenseur. Ça n'a pas dû être facile de sacrifier certaines arrivées au sprint», a ajouté le porteur du maillot jaune.

«Ça me donne confiance»

«Je suis heureux et fier de faire partie de cette équipe, qui réalise de grandes choses», a réagi Cavendish, qui a moins souvent compté qu'à son habitude dans ce Tour (4 en 2008, 6 en 2009, 5 en 2010 et 2011).

«C'est évident que ça me donne confiance», a ajouté le natif de l'île de Man dans la perspective de la prochaine course des JO. «J'ai montré que j'avais toujours ma pointe de vitesse, que je n'étais pas sur les genoux en fin de Tour».

Le champion du monde, qui a rejoint au nombre de victoires d'étape le légendaire André Darrigade, le routier-sprinteur français des années 1950 et 1960, aura une dernière occasion d'arrondir son bilan, dimanche, sur les Champs-Elysées.

Auparavant, les premiers du classement général s'expliqueront samedi sur 53,5 kilomètres, la distance du contre-la-montre entre Bonneval et Chartres, que Wiggins abordera avec une avance intacte de 2 min 05 sec sur son coéquipier Chris Froome et 2 min 41 sec sur l'Italien Vincenzo Nibali.

Le parcours, plane et exposé au vent, rejoint Chartres (40.000 habitants), dont la cathédrale est l'un des chefs d'oeuvre de l'art gothique.

Deux points de chronométrage officiels sont prévus à Mézières-au-Perche (Km 14) et à Bailleau-le-Pin (Km 30,5), avant et après le passage à Illiers-Combray (Km 21,5) où l'écrivain Marcel Proust passa sa jeunesse.