Le Luxembourgeois Frank Schleck (RadioShack), qui a quitté mardi soir le Tour de France après avoir été contrôlé positif à un diurétique, «conteste formellement avoir pris une quelconque substance interdite», alors que le directeur du Tour a salué son retrait.

«Je conteste formellement avoir pris une quelconque substance interdite. Je ne peux dès lors m'expliquer le résultat du contrôle et j'insiste par conséquent à voir effectuer un contrôle du flacon B, qui est de droit. Si cette analyse devait confirmer le premier résultat, plainte sera déposée contre inconnu pour empoisonnement», a écrit Frank Schleck dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi sur le site de RTL Luxembourg.

L'aîné des frères Schleck a fait l'objet d'un contrôle antidopage positif à un diurétique (Xipamide) à l'issue de la 13e étape du Tour, le 14 juillet, au Cap d'Agde (Hérault).

Il a quitté le Tour de France mardi soir.

Troisième du Tour 2011, Frank Schleck occupait la 12e place du classement général après 15 étapes, à près de dix minutes du porteur du maillot jaune, le Britannique Bradley Wiggins.

Le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, a qualifié mercredi matin son retrait de «décision sage, la seule envisageable», alors que Frank Schleck a été contrôlé positif à une substance qui n'entraînait pas obligatoirement son départ.

«Selon les règles de l'UCI (Union cycliste internationale), Frank Schleck aurait pu être au départ ce matin (mercredi). Mais avec son équipe, le coureur a décidé de se retirer. C'est une décision sage, c'était la seule envisageable», a déclaré Christian Prudhomme avant le départ de la 16e étape à Pau.

«C'est bien qu'il ait quitté le Tour»

«Nous avons appris hier (mardi) que Frank Schleck avait eu un résultat anormal selon la terminologie du communiqué de l'UCI. Cela ouvre le champ à beaucoup de possibilités de suites sur cette substance dite spécifiée, qui peuvent aller du simple avertissement à la suspension. C'est une palette extraordinairement large», a relevé le directeur du Tour.

Selon un porte-parole de l'équipe RadioShack, Philippe Maertens, la décision de Frank Schleck de quitter le Tour a été prise «ensemble», entre l'équipe et le coureur.

«C'était impossible de continuer comme ça quand on voit tout ce qui se passe autour, ça n'avait pas de sens», a renchéri Philippe Maertens en confirmant: «Frank est en route pour le Luxembourg».

«C'est bien qu'il ait quitté le Tour, l'équipe a besoin de travailler dans la sérénité», a estimé le directeur sportif de RadioShack, le Français Alain Gallopin, devant une foule de journalistes massés mercredi matin au pied du bus de l'équipe avant le départ de l'étape Pau - Bagnères-de-Luchon (sud-ouest).

«Les coureurs sont abattus, mais c'est mon travail de motiver les troupes. On va essayer de faire le maximum, on va continuer en pensant à Frank», a-t-il ajouté.

Équipier et ami de Frank Schleck, l'Allemand Jens Voigt a déclaré mercredi qu'il «n'arrive pas à comprendre» comment le Luxembourgeois a pu être contrôlé positif à un diurétique, espérant «qu'on trouvera la vérité»: «Frank est surpris, comme nous. Il n'a pas d'explication. Moi non plus, je n'arrive pas à comprendre», a déclaré le coureur devant le bus de l'équipe RadioShack avant le départ de la 16e étape.

Le directeur sportif de l'équipe RadioSchack est également revenu sur la soirée de mardi, où Frank Schleck s'est rendu au Commissariat de police de Pau.

«On est allé à la police parce que, à chaque fois qu'il y a un contrôle positif, la police vient à l'hôtel et je ne voulais pas voir les images de Frank dans un véhicule de police. Là-bas, on a été en contact avec les gens de l'Oclaesp (unité spécialisée de la Gendarmerie). Ils nous ont dit qu'il n'y avait pas d'affaire Frank Schleck parce que le produit n'est pas sur la liste des produits interdits par le code du sport en France», a déclaré le responsable de l'équipe.