Le Français Thomas Voeckler s'est retrouvé en tête d'une échappée de cinq coureurs et il a remporté la 10e étape du Tour de France, mercredi, alors que les concurrents encore en lice se sont retrouvés dans les Alpes. Bradley Wiggins a conservé le maillot jaune de leader au général.

L'étape de 194,5 km amorcée à Mâcon a signalé le retour à la compétition après la journée de repos de mardi, au cours de laquelle le coureur de Cofidis Rémy Di Grégorio a été suspendu par son équipe à la suite de son arrestation par la police dans le cadre d'une enquête antidopage.

Pour la première fois du présent Tour, le peloton a franchi la montée Grand Colombier de 17,4 km, classée comme l'une des plus difficiles dans le cyclisme professionnel.

Voeckler, le coureur d'Europcar qui a porté le maillot jaune pendant 10 jours l'an dernier, a signé sa troisième victoire d'étape à vie au Tour.

Alors qu'il restait quelques kilomètres à faire, Voeckler s'est détaché du groupe d'échappés pour l'emporter par une marge de trois secondes aux dépens de l'Italien Michele Scarponi. L'Allemand Jens Voigt - le coureur le plus âgé cette année à 40 ans - a pris le troisième rang, avec quatre secondes de retard.

«Sur la fin c'était une souffrance extrême, a indiqué Voeckler. Ce n'est qu'à 5 mètres de l'arrivée que j'ai été sûr de gagner. Je n'avais même plus la force de lever les bras.»

Voeckler a dit avoir omis d'enfourcher un vélo dans 10 des 20 jours qui ont précédé le Tour à cause de douleurs au genou qui ne se sont pas encore complètement dissipées.

Et quelques jours avant le début de la compétition, Europcar s'est retrouvée mêlée à des accusations de dopage ayant trait au Tour de l'an dernier. Accusations qui ont été niées par la direction de l'équipe.

«Cette victoire d'étape est vraiment spéciale à cause des critiques dirigées avant le Tour, parce qu'elles m'ont vraiment fait mal.»

Au début du Tour, le 30 juin, des spectateurs en Belgique avaient hué les coureurs d'Europcar.

«D'une certaine façon, ma victoire aujourd'hui est une réponse à cela», a lancé Voeckler.

Wiggins a complété l'étape à 3:16 de Voeckler, en 13e place, dans un groupe composé en bonne partie de ses rivaux directs. Sous une escorte serrée de ses coéquipiers chez Sky, Wiggins a été en mesure de conserver son avance sur tous ses concurrents sauf un, Jurgen Van Den Broeck, qui a effacé 32 secondes à son compteur. Le Belge s'est retrouvé à 4:48 de meneur, en huitième place.

«Nous ne pouvons pas prendre en chasse tous les attaquants, mais heureusement nous n'avons pas paniqué, a commenté Wiggins. Nous avons donc fait la descente normalement, puis ensuite roulé très dur dans la montée suivante pour le reprendre, et cela a marché. Il faut constamment calculer dans sa tête, et rester calme, ne pas laisser les émotions nous submerger. Lorsque Jurgen Van den Broeck a cinq minutes de retard sur moi, on peut se permettre de le laisser partir et récupérer un peu de temps.»

Au classement général, Wiggins s'est retrouvé avec une avance de 1:53 sur le champion en titre Cadel Evans, deuxième. Le coéquipier de Wiggins chez Sky, Christopher Froome, était troisième avec 2:07 de retard.

Les coureurs entreprendront jeudi ce que Wiggins qualifie d'étape la plus difficile du Tour cette année: un trajet relativement court de 148 km d'Albertville à La Toussuire, mais assorti de deux des plus difficiles montées du cyclisme et d'une arrivée en ascension.