Le rendez-vous est fixé entre Alberto Contador et Andy Schleck, à la date du 2 juillet 2011, à la sortie du passage du Gois en Vendée, pour le départ du prochain Tour de France.

Les deux premiers du Tour de France, qui ont donné un exemple de fair-play au-delà de leur concurrence sportive, ont un peu plus de onze mois pour s'y préparer. En sachant que la date-clé est le 19 octobre, le jour de la présentation du parcours de la 98e édition.

Le début est d'ores et déjà acté. Pas de prologue mais une étape en ligne avec arrivée jugée au Mont des Alouettes. Un contre-la-montre par équipes le lendemain, sous la forme d'une boucle autour des Essarts, pour une distance limitée à 23 kilomètres. Par rapport à Rotterdam et aux premières étapes de 2010, la rupture est marquée.

Pour la suite, tout reste à dévoiler. Sauf qu'il se chuchote que le parcours devrait revenir jusqu'au bout de la terre bretonne, la grande région du cyclisme français délaissée depuis deux années, et que les Alpes, logiquement, seront à l'honneur en juillet prochain. Avec, évidemment, l'Alpe d'Huez -un secret de Polichinelle- et un hommage marqué aux grands cols alpestres escaladés pour la première fois en 1911.

«Je n'ai qu'un dogme, c'est de ne pas en avoir», aime à répéter le directeur du Tour, Christian Prudhomme, qui va tenir compte des enseignements de la Grande Boucle 2010 pour boucler la carte du Tour 2011. A la marge, cependant, puisque, rappelle-t-il, «le parcours est déjà dessiné aux 4/5».

Les Schleck sur le départ

C'est à partir des détails techniques, de l'importance des contre-la-montre, du dosage des difficultés en montagne, des pièges possibles dans les étapes de plaine, que Contador et Schleck baseront leur approche.

Tous deux ont en commun la priorité accordée au Tour et, curieusement, une situation ambiguë pour l'instant par rapport à leur avenir.

Contador, qui s'est appuyé cette année sur une équipe Astana dévouée à sa cause (le Kazakh Alexandre Vinokourov en premier lieu), n'a pas encore décidé de son avenir. Schleck devrait pour sa part quitter Bjarne Riis... lequel aimerait du coup recruter le triple vainqueur du Tour.

Avec son frère aîné Frank, le jeune Luxembourgeois doit rejoindre l'an prochain la nouvelle formation montée dans son pays par Kim Andersen, qui était son directeur sportif jusqu'en juin. Il pourrait emmener avec lui son cercle proche, parmi les coureurs de l'équipe Saxo Bank. Mais quelle sera la force de son groupe ?

L'édition 2010 du Tour a délivré un constat. Dès lors que les écarts se resserraient en tête, la moindre faute en course se payait au prix fort et le rôle du collectif prenait de plus en plus d'importance. Tant pour Contador, dont la répugnance à «frotter» dans les étapes de plaine représente un vrai point faible, que pour Schleck.

Car, à souligner l'isolement du Luxembourgeois en montagne, on a vite oublié l'importance de ses équipiers dans les autres étapes. Sur les pavés, Schleck disposait d'une locomotive devant lui (Cancellara). Sans qui il n'aurait sans doute pas pu irradier le Tour de toutes ses promesses.