La pression était forte sur la Québécoise Aleksandra Wozniak mardi sur le court central du Centre Rexall. Pressentie pour connaître un «gros» tournoi, la 40e mondiale affrontait une adversaire coriace, la Russe Alisa Kleybanova (36e).

Visiblement tendue, Wozniak s'est inclinée en deux manches, 6-4, 6-4, laissant la Coupe Rogers sans aucune joueuse canadienne après seulement deux jours de compétition. Plus disputée que le pointage ne l'indique, le match s'est joué sur trois ou quatre points et c'est malheureusement Aleksandra qui a commis les fautes dans ses situations.

«Elle a mieux joué que moi, a reconnu Wozniak d'emblée. J'ai commis trop d'erreurs du fond du terrain. Elle a un gros service et je suis restée sur la défensive. Elle prenait rapidement l'initiative et j'avais de la difficulté à changer de direction.»

Évoluant devant des gradins pratiquement déserts - les spectateurs étaient à peine plus nombreux pour Venus Williams une heure plus tôt - les deux joueuses se sont échangées la balle du fond du terrain, sans jamais monter au filet.

«J'ai eu mes opportunités, mais je n'en ai pas profité alors qu'elle a saisi toutes les chances que je lui ai offertes, a souligné Aleksandra. En première manche, j'ai eu une chance de faire 3-0. Cela aurait sûrement changé l'allure du match, mais elle est revenue.»

Pour Wozniak, la défaite est évidemment décevante. «Je suis déçue, c'est certain. Ce n'est pas facile de jouer à la maison, on veut tellement bien faire avec le public, la famille qui est là. On se met beaucoup de pression sur les épaules.

«L'an dernier, j'avais gagné un match avant de perdre contre l'ancienne numéro 1 Jelena Jankovic. Les gens attendaient beaucoup de moi, mais je ne désespère pas gagner ce tournoi un jour.»

Une foule plus nombreuse aurait-elle aidée? «J'aurais aimé que les gradins soient remplis, bien sûr, mais les gens qui étaient là m'ont beaucoup encouragée. J'entendais les petites filles crier mon nom! Et c'est ma quatrième année sur le circuit, je contrôle mieux mes émotions. Je ne crois pas qu'on doive mettre cette défaite sur le compte de la pression.»

Après avoir grimpé jusqu'au 21e rang du classement mondial en juin, quelques semaines après sa qualification pour le quatrième tour à Roland Garros et les demi-finales à Eastbourne, elle n'a pas su poursuivre sa poussée depuis le retour sur les surfaces dures à la mi-juillet.

Certes, le calendrier de la WTA est exigeant, mais il faut aussi convenir que la joueuse de 21 ans évolue maintenant parmi des rivales d'un très haut niveau. «On joue chaque semaine, toujours contre des adversaires bien classées, souvent des filles du top 20 ou même du top 10, a rappelé Aleksandra. Et il y a les voyages, la fatigue. Mais j'aime cette vie et ça m'amène seulement à travailler encore plus fort.

Wozniak se concentrera maintenant sur le dernier tournoi majeur de la saison, le US Open à New York, où elle se rendra la semaine prochaine. En 2008, elle s'était inclinée au premier tour face à l'Américaine Lindsay Davenport et aura donc la chance d'y faire mieux cette année, ce qui l'aiderait à améliorer son classement.

«Je ne vais pas changer mes objectifs, a-t-elle assuré. Je vise encore une place dans le top 20 cette saison et il suffirait d'un bon tournoi pour m'en approcher. Si ce n'est pas cette année, je vais travailler afin que ce soit l'année prochaine.

«Je veux avoir une longue carrière sur le circuit et je rêve, comme les autres filles, de rejoindre un jour le top 10 et de gagner un tournoi du Grand Chelem», a conclu Wozniak avant d'aller jouer son match de double, avec l'Ontarienne Sharon Fichman.

Ça n'a guère mieux été en double, d'ailleurs, même si elle et Fichman ont remporté le premier set facilement. Le duo canadien s'est finalement incliné 1-6, 7-6 (5), 10-4 face aux Polonaises Klaudia Jans et Alicja Rosolska. 

Avec la Presse Canadienne