Rafael Nadal a retrouvé toutes ses sensations au meilleur moment pour se défaire mercredi en trois sets 6-4, 6-1, 7-6 (7/3) de Robin Söderling, le seul homme à l'avoir battu à Roland-Garros, et se qualifier pour les demi-finales du tournoi parisien.

Très en dedans depuis le début du tournoi, le N.1 mondial, en quête d'un sixième titre à Roland-Garros, semblait à la merci du Suédois, celui-là même qui l'avait fait trébucher en 2009 en 8e de finale, pour sa seule défaite à Paris, contre désormais 43 victoires.

Mais Söderling, tête de série N.5 et double finaliste sortant, n'a pas renouvelé l'exploit. Comme en finale l'an passé, le Suédois est constamment venu buter sur la défense à nouveau infranchissable de l'Espagnol, dont le coup droit, en panne ces derniers temps, avait retrouvé toute son efficacité.

«Je suis très heureux d'être de retour en demi-finale, j'ai joué bien mieux aujourd'hui que dans mes précédents matches», a souri Nadal. «Par moments, j'ai évolué à un très haut niveau.»

«Robin a peut-être fait un peu plus d'erreurs que d'habitude, mais moi j'ai été beaucoup plus solide, avec moins d'erreurs. Je commence à trouver mon jeu et mon rythme ici», a-t-il ajouté.

Le Nadal de ce mercredi n'avait rien à avoir avec celui qui avait reconnu à mots à peine voilés une certaine lassitude et avoué deux jours auparavant, au sortir d'un match pénible face au Croate Ivan Ljubicic: «Pour l'instant, je ne joue pas assez bien pour gagner le tournoi».

Avec l'enjeu, l'Espagnol a retrouvé tous ses réflexes: une détermination intacte, une combativité innée, la précision de son jeu de jambes et son arme majeure, le coup droit.

Peut-être surpris du renouveau de Nadal, Söderling a mis deux manches pour entrer dans le match. Durant ce laps de temps, il a été cruellement trahi par son service (48% de première balle sur les deux premiers sets) et a multiplié les fautes directes (24 sur ces deux sets, 41 au total).

Nadal a, lui, appliqué à la perfection sa tactique, excentrant le Suédois loin sur son revers de son coup droit lifté, pour planter ses banderilles au bon moment. L'Espagnol qui depuis dix jours manquait parfois très largement les coups droits les plus simples, n'a commis que 13 fautes directes, dont deux dans le deuxième set.

Le troisième set a été plus équilibré, Söderling sortant de sa torpeur sur un revers le long de la ligne pour débreaker à 2-1. Plus solide au service (68% de première balle) et plus consistant dans le jeu, il a poussé l'Espagnol dans un tie-break, manquant cependant au passage trois balles de break à 5-5, qui auraient pu inverser la tendance.

Mais le jeu décisif a tourné à l'avantage de Nadal, plus précis et surtout plus sûr de sa force. Il attend maintenant en demi-finale le Britannique Andy Murray (N.4), qui peut être assuré que «Rafa» est de retour.