Roger Federer, l'un des plus riches athlètes au monde, se dit gêné de tout l'argent qui lui est versé.

Le champion suisse a officiellement empoché 61 060 358 $ en bourses depuis son arrivée chez les pros, en 1998, en plus de tous les contrats de commandite et autres paiements. Le gagnant de 16 tournois du Grand chelem, que plusieurs considèrent comme le meilleur tennisman de l'histoire, s'est fait demander vendredi s'il trouvait parfois gênant d'empocher autant d'argent.

«Oui, c'est certain, a dit Federer, qui affrontera Tommy Robredo en huitièmes de finale des Internationaux d'Australie, dimanche. Je ne me suis jamais attendu à faire autant d'argent.»

Federer a rendu hommage aux anciens grands du tennis qui ont parcouru la planète avec peu de moyens pour des sommes minuscules, en comparaison aux bourses actuelles, tout en faisant sans relâche la promotion de leur sport. Ils ont contribué à ce que le tennis soit si populaire aujourd'hui.

«Je remercie toujours la génération précédente pour tout ce qu'ils ont fait, à une époque où les bourses n'étaient pas encore très importantes, a dit Federer, qui tente de triompher une cinquième fois en Australie. Ils jouaient à toutes fins utiles pour l'amour du sport. C'est à ça que ça se résumait.»

Comme plusieurs athlètes de haut niveau, Federer contribue à des oeuvres de charité et utilise sa renommée pour tenter d'amener les autres à contribuer eux aussi. Sa fondation éponyme soutien des programmes ayant pour but d'éduquer près de 10 000 enfants en Afrique. Récemment, lui et d'autres vedettes du tennis ont participé à des matches hors-concours au profit des victimes des inondations en Australie.

«Je suis conscient de la chance que j'ai, alors pour moi c'est normal de redonner aux gens avec ma fondation et d'aider peu importe où c'est possible, a dit Federer. J'essaie de faire de mon mieux. Ce n'est pas une question d'image ou de se donner bonne conscience. Ça doit venir du coeur. C'est comme ça pour moi, en tout cas.»

Quand on lui a demandé ce qu'il se permet concrètement avec son argent, Federer a été plus discret.

«Que pensez-vous qu'un Suisse va répondre, a t-il dit avec le sourire. Nous le mettons en banque. Nous le mettons en banque, puis nous attendons. Ce n'est que plus tard que nous décidons quoi faire avec.»