Forfait en 2008 sur blessure, puis suspendu en 2009, Richard Gasquet fait son grand retour lundi à Roland-Garros pour affronter l'Écossais Andy Murray lors du choc du premier tour, deux jours après sa victoire à l'Open de Nice.

En battant l'Espagnol Fernando Verdasco (6-3, 5-7, 7-6) samedi en finale, Gasquet a épinglé le 12e «Top 10» de sa carrière, le premier depuis Jo-Wilfried Tsonga à Rome l'an dernier, quelques jours avant qu'il n'apprenne son contrôle positif à la cocaïne.

«L'an passé, je n'ai pas pu jouer et c'était terrible. Donc croyez-moi, pour aller jouer un match à Roland-Garros je ne risque pas d'avoir de la pression, vraiment pas. Avec ce que j'ai traversé, tout ça, ce n'est que du plaisir.»

Lundi, c'est donc Andy Murray qui se dresse sur sa route, un adversaire mieux classé que Verdasco - l'Écossais est N.4 mondial - mais moins coté sur terre battue, sur laquelle il ne compte que trois succès en six matches cette saison.

À condition d'avoir récupéré, Gasquet, qui s'est fait masser au genou et à la cuisse samedi, peut, sur sa forme actuelle, légitimement espérer frapper un grand coup.

Un match charnière ?

Mais lui préfère logiquement rester prudent: «Murray a fait quart à Roland-Garros et demi à Monte-Carlo, donc ça reste l'un des 10 ou 15 meilleurs joueurs du monde sur terre battue. J'ai regardé les tableaux et je vois 110 joueurs moins forts que lui.»

N'empêche qu'il arrive en pleine confiance de Nice où il a ressenti des sensations inconnues depuis un bail: «J'ai bien joué cette semaine, je sentais des coups que je n'avais pas fait depuis longtemps, je courais bien».

Surtout, après une année en enfer, il se «régale à jouer», et prend «du plaisir tout le temps, même quand (il) perd».

Sera-t-il suffisamment frais pour enchaîner dès lundi face à Murray ? Ce sera l'une des clés d'un match qui fait office de revanche de leur huitième de finale à Wimbledon en 2008, où Murray avait remonté deux sets de retard.

«Cela avait été un match fantastique», se rappelle l'Écossais pour qui cette rencontre avait aussi marqué une étape déterminante dans son ascension jusqu'à la deuxième place mondiale.

Gasquet, N.10 mondial à l'époque, n'a lui fait que plonger au classement depuis. Les retrouvailles lundi pourraient, en cas de succès du Français, devenir un autre match charnière dans la carrière des deux jeunes prodiges de 23 ans.