Le premier tournoi majeur de la saison n'aura donc réservé aucune surprise. Plus impérial que jamais, le Suisse Roger Federer a facilement disposé hier de l'Écossais Andy Murray, au grand désespoir des Britanniques, d'une bonne partie du public et du principal intéressé.

Murray, qui n'a toujours pas remporté de titre majeur, a éclaté en sanglots après sa défaite, un peu comme Federer l'avait fait lui-même, l'an dernier, après sa défaite crève-coeur face à Rafael Nadal. «Je peux pleurer comme Roger, a concédé Murray, dommage que je ne puisse jouer comme lui...»

En fait, le Suisse a rappelé à Melbourne que personne ne pouvait encore l'approcher dans les phases ultimes d'un tournoi majeur, si ce n'est Nadal sur la terre battue. À Melbourne, à Wimbledon ou à New York, Federer n'a perdu que deux des 18 finales qu'il a disputées, chaque fois en cinq manches.

Alors qu'on croyait que l'âge et la paternité entraîneraient son déclin, l'expérience et la maturité ont plutôt permis à Federer de hausser son jeu à un autre niveau, surtout dans les tournois majeurs et les matchs de cinq manches.

À Melbourne, après avoir cédé la première manche de son quart de finale face à Nikolay Davydenko, il n'a plus perdu une manche. Jo-Wilfried Tsonga a été laminé en demi-finale (6-3, 6-2, 6-3) et Murray n'a pu que pousser la troisième manche dans un haletant bris d'égalité avant de s'incliner logiquement 6-3, 6-4, 7-6 (11).

«J'ai joué l'un des meilleurs tennis de ma carrière au cours des deux dernières semaines, a reconnu Federer. Andy a très bien joué et il est trop bon pour ne pas remporter un Grand Chelem un jour.

«Je crois moi aussi pouvoir gagner plusieurs autres titres. C'est le premier que je gagne en tant que père et j'en suis très fier. Peut-être mes filles pourront-elles suivre la finale des gradins, l'année prochaine?»

En remportant le premier tournoi majeur de l'année, Federer peut espérer remporter le Grand Chelem - les quatre majeurs dans la même année - un exploit qu'il n'a jamais accompli et que seuls l'Australien Rod Laver (deux fois) et l'Américain Don Budge ont réussi.

Serena a résisté jusqu'au bout

Blessée à une jambe, surveillée de près après sa crise du US Open, Serena Williams a dû se livrer à fond pour enlever à Melbourne le 12e titre majeur de sa carrière - le même total que Billie Jean King, l'une de ses idoles.

Après des matchs difficiles en quart et en demi-finale, Serena était confrontée à la revenante belge Justine Henin en finale. Elle a encore cédé une manche avant de l'emporter 6-4, 3-6, 6-2. «Nous avions toutes deux des choses à prouver dans cette finale, a reconnu Williams. À la fin de la journée, je crois que nous avons chacune atteint notre objectif.»

Henin a bien failli imiter sa compatriote et grande rivale Kim Clijsters, gagnante du dernier US Open après être revenue d'une retraite de 18 mois. «Je suis déçue d'avoir perdu la finale, mais en fait, je ne croyais pas faire aussi bien aussi vite, a-t-elle expliqué. Serena est une très grande championne et elle l'a encore prouvé. Pour ma part, je suis heureuse de voir que ma motivation est vraiment revenue.»

«Avec notre système de pointage, Justine pourrait très bien redevenir no. 1», a d'ailleurs souligné Williams.