Les doutes se renforçaient vendredi soir sur la participation à Wimbledon du tenant du titre, Rafael Nadal, qui souffre toujours d'un genou trois jours avant le début du tournoi, et à qui le tirage au sort a promis un parcours difficile.

L'Espagnol a enregistré vendredi face au Suisse Stanislas Wawrinka sa deuxième défaite d'affilée, après celle contre Lleyton Hewitt lors d'un match d'exhibition jeudi au club londonien d'Hurlingham. Alors qu'il devait tenir une conférence de presse à ce club pour annoncer sa décision, Nadal a choisi de la déplacer à Wimbledon, à 18h00 locales (19h00).

Le tirage au sort n'a pas offert à l'Espagnol la promesse d'une entrée en douceur: après le Français Arnaud Clément, il pourrait avoir à affronter un ancien champion, l'Australien Lleyton Hewitt, qui l'a battu jeudi. S'il devait poursuivre sa route, il pourrait trouver en demi-finale le Britannique Andy Murray, récent vainqueur du tournoi du Queen's, actuellement en pleine forme.

Mais Nadal est très loin d'en être là. Malgré une rééducation intensive à Barcelone, l'Espagnol a prévenu qu'il ne s'alignerait à Wimbledon que s'il se sentait «à 100 %», et il est apparu diminué contre Hewitt (6-4, 6-3) et Wawrinka (4-6, 7-6 et 10 points à 3 dans une troisième manche abrégée).

Plus que les défaites dans ces matches sans signification, c'est leur manière qui peut rendre pessimiste.

Problèmes de mobilité

Nadal est apparu gêné dans ses mouvements, facilement dépassé sur des balles qui n'auraient pas dû lui poser problème. Il a multiplié les fautes directes et n'a pas caché sa frustration.

«Il a des difficultés à se pencher et il semble que les différents traitements qu'il reçoit ne suffisent pas», avait reconnu jeudi son oncle et entraîneur Toni Nadal.

Même si Nadal devait s'aligner, il n'est pas certain que son genou tienne deux semaines.

Si le N.1 mondial devait se retirer, un nouveau chapitre s'ouvrirait pour le tournoi, dont les trois dernières éditions ont été profondément marquées par son mano a mano avec le Suisse Roger Federer.

Largement battu en finale en 2006, puis d'extrême justesse en 2007, Nadal avait prévalu l'an passé au terme de ce qui restera comme l'un des matches les plus beaux et plus indécis de l'histoire du tennis.

Son retrait entraînerait également un profond remaniement du tableau, éclaircissant singulièrement la partie supérieure. Selon les organisateurs, la tête de série N.5 (l'Argentin Juan Martin Del Potro) prendrait sa place, tandis qu'un «lucky loser» issu des qualifications intégrerait le tableau.

L'Espagnol, défait pour la première fois de sa carrière à Roland-Garros, en 8e de finale par le Suédois Robin Soderling, avait renoncé la semaine dernière à prendre part au Queen's, préparation traditionnelle à Wimbledon qu'il avait emportée l'an passé.