Invaincu en quatre participations à Roland-Garros, Rafael Nadal sera à l'évidence encore très difficile à battre cette année et sa défaite face à Roger Federer dimanche dernier à Madrid ne change strictement rien, selon plusieurs de ses adversaires.

«Au contraire, estime le Français Paul-Henri Mathieu. Si jamais Nadal devait retrouver Federer à Roland, il serait encore plus motivé. Sa défaite à Madrid (6-4, 6-4) a juste montré qu'il était encore humain. Il sortait quand même d'un marathon de quatre heures face à Djokovic en demi-finale et les conditions de jeu n'étaient pas les mêmes qu'à Roland. Les balles volent beaucoup plus à Madrid.»

Des arguments repris en boucle par d'autres joueurs. En fait, personne ne semble croire à un fléchissement du N.1 mondial. Mais tous insistent sur le fait que Nadal reste de loin le meilleur joueur de terre battue de la planète, «le meilleur de tous les temps même», selon Andy Murray.

«Affronter Nadal sur terre battue est le défi ultime, souligne Novak Djokovic, battu à trois reprises par l'Espagnol cette année sur ocre. Sa force physique et mentale lui servent énormément sur cette surface. On n'arrête pas de se demander quelle tactique employer.»

«Ce qui le rend si fort? Pff... tout, le mental, sa frappe de balle, le physique», souffle Mathieu, persuadé que le Majorquin est «plus fort que jamais» cette année après avoir gagné les tournois de Monte-Carlo, Barcelone et Rome.

Invaincu en cinq sets sur terre battue

Mathieu s'accorde également avec les autres sur un point: si Nadal est très difficile à battre sur terre battue, il l'est encore plus à Roland-Garros, dans une configuration «au meilleur des cinq sets» qui rend la tâche encore plus difficile pour ses adversaires.

Voire impossible. Car Nadal n'a encore jamais, de toute sa carrière, perdu un match en trois sets gagnants sur terre battue! Il en a disputé 45: 28 à Roland-Garros, 10 en Coupe Davis et 7 dans des finales de Masters Series disputées en long format jusqu'en 2007. Que des victoires !

«Ce n'est pas qu'il soit invincible mais le jouer sur quatre ou cinq sets est extrêmement exigeant physiquement et mentalement, souligne Murray. Il faut rester solide tout le long, tout en prenant ses chances quand il faut. Un mélange très difficile à tenir sur la durée. C'est pourquoi il n'a encore jamais perdu à Roland-Garros.»

«Le battre à Roland-Garros, à moins d'un miracle en trois sets, signifie jouer à son niveau pendant quatre ou cinq sets, estime également Mathieu. Je n'en vois qu'un ou deux capables de faire ça dans un très bon jour, et encore, il faudrait que Nadal lui-même ne soit pas à son meilleur niveau.»

«Il ne lâche pas un point, ajoute Djokovic, un de ceux qui peuvent y croire. A 5-1, il joue comme si on était à 5-5. Il se moque du score. Il se bat sur chaque point, c'est ce qui le rend unique et explique pourquoi il est le meilleur aujourd'hui. Le seul moyen de le battre est de faire comme lui et de croire à fond dans ses chances.»