Andy Murray est entré à Monte-Carlo, où il joue les huitièmes de finale jeudi, dans un tunnel sur terre battue où il aura tout à prouver mais aussi tout à gagner.

Tout à gagner

Sur les six derniers mois, l'Ecossais est le meilleur joueur du circuit avec Rafael Nadal. Affichant trois titres et une finale de Grand Chelem, à l'US Open, entre août et octobre, il est également le seul à avoir remporté trois tournois en 2009. Une dynamique irrésistible qui l'a approché à 170 points de la troisième place mondiale de Novak Djokovic. «Il sera N.2 à la fin de l'année», assure Fernando Verdasco, un des deux hommes avec Nadal à avoir battu Murray cette année, en huitièmes de finale à l'Open d'Australie. Murray peut monter sur le podium dès lundi à condition d'atteindre le dernier carré à Monte-Carlo et de faire mieux que Djokovic. Même dans le cas contraire, il est probable qu'il arrive à ses fins. D'ici la fin de Roland-Garros, il aura 520 points à défendre. Djokovic... 2800, soit plus de quatre fois plus.

Tout à prouver

La raison de ce gouffre arithmétique est simple: Djokovic a réussi une excellente saison sur terre battue en 2008 avec un succès à Rome et des demi-finales à Monte-Carlo, Hambourg et Roland-Garros. Murray, en revanche, n'a jamais franchi le troisième tour en cinq tournois. L'Ecossais de 21 ans connaît ses calculs. «Si on ne tenait pas compte des points de terre battue, je serais tout près de Roger (Federer) et de +Rafa+ (Nadal). Si j'obtiens de meilleurs résultats sur terre, il y a de grandes chances que j'aille plus haut au classement», soulignait-il en quittant, en vainqueur, le tournoi de Miami fin mars. Si Murray a tout à gagner dans les semaines qui viennent, son passé montre cependant aussi qu'il a encore tout à prouver sur terre battue où il n'a encore jamais atteint les quarts de finale. En 2008, il a été sèchement battu par Nadal et Djokovic mais aussi des joueurs comme Ancic et Wawrinka.

Tout en sa faveur

Les raisons d'améliorer son bilan sur terre sont nombreuses. Sur le plan technique, Murray possède les armes nécessaires avec son sens tactique, son coup d'oeil et son jeu très complet. «Je jouais très bien sur terre battue quand j'étais jeune», rappelle Murray qui a appris une grande partie de son métier à Barcelone où il s'est installé à l'âge de 15 ans. Sur le plan physique - un aspect «fondamental sur terre où on panique vite lorsqu'on est fatigué», dit-il - l'Ecossais est dans la forme de sa vie depuis qu'il voyage avec un préparateur personnel. Pour mettre toutes les chances de son côté et «bénéficier d'un regard différent», il a encore étoffé son encadrement déjà conséquent en ayant recours, comme en 2008, aux conseils d'Alex Corretja, double finaliste à Roland-Garros et aujourd'hui consultant à la télévision espagnole. Son premier match mardi (victoire 6-3, 6-2) face au Roumain Victor Hanescu, ancien quart de finaliste à Roland-Garros, a été prometteur. Il a confirmé que Murray n'était plus le même joueur depuis l'été dernier. La confiance sera son meilleur allié.