Novak Djokovic a terminé la saison comme il l'avait commencée, par une grande victoire, dimanche au Masters de Shanghai.

Le Serbe, vainqueur du premier événement majeur de l'année, l'Open d'Australie, a dominé Nikolay Davydenko en deux sets 6-1, 7-5, dans une finale à sens unique, presque du début à la fin. Le bras de Djokovic, archi dominateur jusque-là, a tremblé seulement au moment où il servait pour le match à 5-4, permettant au Russe de débreaker.

Mais ce fut bien le seul moment de suspense de l'après-midi, d'ailleurs de très courte durée puisque le N.3 mondial allait conclure en gagnant les deux jeux suivants.

«Ces derniers mois j'avais joué deux finales (Cincinnati et Bangkok), sans pouvoir les gagner. C'est probablement pourquoi j'ai eu du mal à conclure. J'étais un peu nerveux», a reconnu le vainqueur.

Davydenko, lui, a plié dès le départ sous le poids de l'événement pour sa première grande finale à 27 ans. Extrêmement tendu, il a subi la pression des coups de fond de court et des services de Djokovic, déjà habitués aux grands rendez-vous malgré son jeune âge. À 21 ans, il a déjà joué deux finales et quatre demies en Grand Chelem.

Tennis intelligent

«J'ai tenté ma chance, j'ai saisi les occasions, mais en même temps j'ai su rester très patient. J'ai joué un tennis intelligent», a commenté le joueur, extrêmement solide des deux côtés depuis sa ligne.

Cette victoire réinstalle le Serbe dans la lutte pour la suprématie mondiale. Après un début de saison exceptionnel, marqué aussi par ses titres dans les gros tournois d'Indian Wells (sur dur) et de Rome (sur terre battue), il était rentré dans l'ombre de Rafael Nadal et de Roger Federer.

Sa deuxième partie de saison avait été moins flamboyante, avec notamment la déception d'un échec au premier tour de Wimbledon, qu'une médaille de bronze remportée en simple au jeux Olympiques de Pékin avait un peu adoucie. Depuis le mois de mai, Djokovic n'avait plus soulevé aucun trophée.

Cette décélération n'a pas eu que des inconvénients car l'année dernière, pour sa première participation, le Serbe était arrivé en Chine complètement usé et avait perdu ses trois matches.

«J'ai plus d'expérience et le fait d'avoir gagné un Grand Chelem et d'autres tournois importants entre-temps m'a donné confiance. Maintenant, je sais comment jouer les bons coups aux bons moments», a expliqué le champion, pour lequel la saison 2008 aura été celle de la consécration.

À Londres en 2009

Il n'y a aucune raison pour que sa progression s'arrête là. Malgré l'absence à Shanghai de l'Espagnol, blessé au genou droit, la différence est encore trop grande pour que Djokovic puisse envisager de devenir dès le début de la saison 2009 N.1 mondial.

En revanche, il n'est plus séparé de la deuxième place de Roger Federer que par un écart infime de dix points ATP. Un match gagné dans n'importe quel tournoi du circuit principal rapporte plus.

Le Suisse, éliminé en poule pour la première fois en sept participations, dont quatre victorieuses, court le risque de rétrograder en troisième position s'il ne réussit pas un grand Open d'Australie mi-janvier.

Le triomphe de la Serbie a été total dans ce dernier Masters chinois avant le déménagement à Londres prévu l'année prochaine car le double a été remporté par Nenad Zimonjic associé à Daniel Nestor, un Canadien né à... Belgrade.