Remis d'un problème au dos, Roger Federer se lance à la conquête d'un cinquième titre en six ans au Masters, où son rival Rafael Nadal sera le grand absent.

Le Suisse, contraint au forfait la semaine dernière par une raideur suspecte avant de jouer son quart de finale au tournoi de Paris-Bercy, a repris tranquillement l'entraînement à Shanghai, qui accueille pour la dernière fois le tournoi des maîtres avant un déménagement à Londres dès 2009. «Ca va beaucoup mieux. Ca m'a fait du bien d'avoir neuf ou dix jours sans compétition. Je dose bien mes entraînements. J'en fais juste assez pour être en forme et je suis prêt pour lundi», assure le Suisse.

Sera-t-il à 100% dès son entrée en lice face au Français Gilles Simon ? Il avoue ne pas le savoir lui-même. «Je ne suis pas sûr. Je n'ai pas poussé au maximum pour ne pas prendre de risques. On verra lundi, mais en tout cas je sers et je joue sans avoir mal, c'est bon signe».

Nadal ayant renoncé à venir en Chine à cause d'une tendinite à un genou, ce Masters est l'occasion idéale pour Federer de réduire l'écart qui le sépare de la première place mondiale. En gagnant à Shanghai puis à l'Open d'Australie en janvier, il ne serait plus très loin de récupérer son rang.

«C'est très près et très loin en même temps. Gagner deux grands tournois, ça ne se fait pas comme ça avec tous les bons joueurs qu'il y a. Mais c'est vrai que les possibilités sont là. Je suis en bonne forme, j'ai très bien joué depuis les jeux Olympiques. Je n'ai perdu qu'un match», dit le champion, qui a rassuré ses fans en septembre en gagnant son cinquième US Open d'affilée après huit mois tellement décevants que la possibilité d'un déclin commençait à être évoquée.

Et voilà le N.2 mondial!

Une chose est sûre, le Suisse ne s'est pas habitué à la perte de la pole position. «Bien sûr que je n'aime pas trop ça. Quand j'entre sur le court et que le speaker dit: +Et voilà le N.2 mondial!+, ça fait bizarre parce que j'ai été tout en haut pendant tellement longtemps. Mais en même temps c'est un défi d'essayer de revenir où j'étais avant».

À Shanghai, Federer n'a pas été favorisé par le tirage au sort puisque ces trois adversaires du groupe «rouge» l'ont déjà battu cette saison: Andy Murray, Andy Roddick et même Gilles Simon, repêché après le forfait de Rafael Nadal, qui l'avait surpris en août à Toronto.

«C'est un grand tacticien. Il est très intelligent et il se déplace très bien. Il me rappelle un peu Lleyton Hewitt. Mais à Toronto c'était mon premier match sur dur depuis Miami (quatre mois avant), alors que lui arrivait avec beaucoup de confiance après avoir gagné le titre à Indianapolis. C'est la grosse différence avec le match de lundi», dit-il.

La compétition commencera dimanche par deux matches du groupe «or», a priori le moins relevé. Le Serbe Novak Djokovic affrontera en ouverture l'Argentin Juan Martin Del Potro, puis le Français Jo-Wilfried Tsonga rencontrera le Russe Nikolay Davydenko.