La Québécoise Eugenie Bouchard a assuré samedi être remise de la blessure l'ayant forcée à déclarer forfait au tournoi de Gstaad.

Elle a beau être exclue du top 100 mondial depuis janvier, Eugenie Bouchard attire toujours autant les foules.

On en a eu un bel exemple, samedi, lors de son passage à un match de hockey-balle organisé dans le cadre de la Coupe Rogers. Bouchard y était attendue, mais elle n'a finalement pas joué. Elle s'est toutefois présentée pour la mise au jeu protocolaire, où elle a reçu une chaleureuse ovation. Mais c'est surtout en voyant une bonne partie des spectateurs quitter les lieux dès que Bouchard se fut éclipsée que l'on a saisi son pouvoir d'attraction.

Et ce pouvoir d'attraction, pourra-t-elle l'exercer pendant une bonne partie de la semaine ? C'est la question à 1000 $ à la veille du début du tournoi.

On pourrait croire que Bouchard débarque à Montréal dans de bonnes dispositions, après avoir connu un début d'été intéressant. À Wimbledon, elle a atteint le deuxième tour, mais en passant par les qualifications, ce qui signifie qu'elle y a remporté quatre matchs de suite. Puis, à Gstaad, elle a atteint les demi-finales, où elle a abdiqué en raison d'une blessure à la cuisse droite. Ces résultats l'ont fait remonter au 123e rang mondial.

Elle n'a pas joué depuis. Mais si elle vient de connaître ses meilleurs moments en plus d'un an, ça n'a guère paru quand elle a été présentée au public lors dudit match de hockey-balle. Elle affichait le même enthousiasme qu'une personne qui arrive à son rendez-vous chez l'otorhinolaryngologiste.

Et ça a plus ou moins paru dans sa réponse sur son état d'esprit actuel, lors de son point de presse de samedi.

« Je me sens bien. Les entraînements ici ont été corrects. Pas amazing, mais pas terribles non plus. On ne sait jamais ce qui peut arriver quand le tournoi commence. Mais récemment, j'ai joué plusieurs matchs et j'ai gagné en confiance à cause de ça. »

Bouchard a été plus convaincante lorsqu'on lui a demandé si elle s'était remise de sa blessure subie à Gstaad.

« Je me sens bien, je n'ai pas de douleur. Je m'habitue encore à jouer des points, car je n'en ai pas joué depuis deux semaines. Mais en termes de santé, ça va », a indiqué l'athlète de Westmount.

Les circonstances pourraient aussi l'aider. Sa rivale du premier tour, Elise Mertens, participait au tournoi de San Jose, où elle a été éliminée en demi-finale samedi. Bref, la Belge n'arrivera assurément pas au sommet de sa forme à Montréal, d'autant qu'elle vivra aussi les effets du décalage de trois heures entre le Québec et la Californie.

DES RÉSULTATS QUI SE FONT ATTENDRE

De Frank Dancevic à Aleksandra Wozniak, en passant par les cas plus récents de Vasek Pospisil et Denis Shapovalov, plusieurs joueurs canadiens ont connu des parcours grandioses à Montréal.

Le public montréalais attend toujours ce moment avec Bouchard, qui n'a jamais dépassé le troisième tour ici. À Toronto, c'est encore pire, avec une seule victoire en quatre participations au tableau principal.

Cela dit, on a tendance à l'oublier, mais en 2016, Bouchard avait signé une des très bonnes performances de sa carrière à Montréal en battant sèchement Dominika Cibulková, alors 10e au monde, au compte de 6-2, 6-0. Au troisième tour, la Québécoise allait ensuite s'incliner dignement en trois manches - la troisième au jeu décisif - devant Lucie Šafářová, qui pointait alors au 28e échelon mondial.

Elle a donc déjà livré de grandes performances à Montréal. Seulement, elle n'a jamais pu en aligner quelques-unes dans une même semaine.

« Oui, c'est sûr que j'ai beaucoup de choses à faire chaque fois que je joue ici, a-t-elle admis, en référence à ses diverses obligations promotionnelles. Le niveau de stress est plus élevé. Mais j'essaie d'aborder ça comme un autre tournoi. »

Les organisateurs prévoyaient que Bouchard fasse son entrée en scène lundi de jour. Il ne faudrait toutefois pas se surprendre que Mertens, vu son parcours à San José, plaide pour que le duel ait lieu mardi, d'autant plus qu'elle a été gênée par une blessure au bras droit lors de son match de samedi.