Après deux années à courir après son meilleur niveau, Novak Djokovic est bel est bien de retour. Le Serbe est venu à bout samedi du N.1 mondial Rafael Nadal au terme d'un superbe match disputé sur deux jours, en demi-finale de Wimbledon.

Ce succès en cinq sets (6-4, 3-6, 7-6 (11/9), 3-6, 10-8 et 5h15 de jeu) permet à l'ancien N.1 mondial de jouer une finale en Grand Chelem pour la première fois depuis septembre 2016 et sa défaite à l'US Open face au Suisse Stan Wawrinka.

Que de difficultés rencontrées par le Serbe après l'épilogue new-yorkais: perte de la première place mondiale, résultats en deçà de ses standards habituels, dégringolade au classement (21e actuellement), perte de motivation, opération du coude droit en début d'année...

À Wimbledon, le tournoi qui l'a sacré trois fois (2011, 2014, 2015), le « Djoker » a retrouvé de sa superbe. Ne lui manque désormais qu'un succès dimanche pour soulever son treizième trophée en Grand Chelem, à 31 ans.

Il lui faudra pour cela battre le géant sud-africain (2,03 m) Kevin Anderson qui avait bataillé 6h36 vendredi pour venir à bout de l'Américain John Isner, lors du deuxième plus long simple de l'histoire en Grand Chelem (7-6 (8/6), 6-7 (5/7), 6-7 (9/11), 6-4, 26-24).

« On verra si on est en mesure de jouer », a glissé à chaud le Serbe, « submergé » par l'émotion et les traits tirés. Être en finale, « c'est un incroyable accomplissement après tout ce que j'ai vécu », a ajouté l'homme qui avait empilé les quatre trophées majeurs à la suite entre 2015 et 2016.

Dans quel état lui et Anderson arriveront-ils sur le court dimanche? Le Sud-Africain bénéficiait au moins de la journée de samedi pour se reposer, avant de disputer sa deuxième finale majeure après celle de l'US Open perdue en septembre face à Nadal.

Sous le toit malgré le soleil radieux

Son duel à rallonge avec Isner avait contraint Nadal et Djokovic à patienter de longues heures avant de pénétrer sur le court central. Les deux champions ont dû revenir sur le terrain samedi, car le couvre-feu (23h00 locales, minuit heure française), imposé par les résidents de Wimbledon, les avait coupés dans leur élan vendredi soir.

Djokovic menait deux manches à une - après avoir effacé trois balles de set dans le troisième acte - quand la partie a repris dans les mêmes conditions qu'elle avait commencé, c'est-à-dire sous le toit du court central malgré le radieux soleil londonien.

Ces conditions ont plutôt tendance à favoriser le jeu du Serbe mais c'est pourtant Nadal qui s'est offert la quatrième manche grâce à une solidité de plomb.

Pour inscrire son premier jeu de service, le Majorquin a cravaché plus de douze minutes. Le match repartait à une cadence folle, seulement perturbé par les battements d'ailes d'un papillon qui avait élu domicile sur la pelouse du All England Club.

Dans la foulée, Nadal faisait craquer le Serbe sur sa mise en jeu puis confirmait son break (3-0), en nage.

Djokovic s'accrochait de toutes ses forces pour combler son retard (3-3). Mais le N.1 mondial, légèrement plus solide dans les échanges, creusait de nouveau l'écart. Il bouclait cette quatrième manche sur un ace, validé par le hawk-eye, après avoir sauvé trois nouvelles balles de débreak (6-3).

Plus de deux heures de retard pour la finale dames

Dans la manche décisive, Nadal écartait une balle de break sur un service gagnant, puis donnait le tournis au Serbe, avec amortie, lob et coup droit gagnant pour renverser la situation et convertir son jeu de service (4-4).

Djokovic, à son tour, a dû en écarter cinq dont trois dans un quinzième jeu irrespirable qui a duré treize minutes (8-7).

Le Serbe se créait une balle de match sur le jeu suivant, effacée par une amortie hardie de Nadal. Mais à 9-8, Djokovic se procurait trois autres balles de match et l'Espagnol cédait.

Conséquence de ces deux demi-finales épiques: la finale dames entre l'Américaine Serena Williams et l'Allemande Angelique Kerber allait débuter avec plus de deux heures de retard sur l'horaire prévu initialement.