Sylvain Bruneau aura des choix difficiles, voire déchirants, à faire en vue du match de barrage du Groupe mondial II de la Fed Cup entre l'Ukraine et le Canada, ce week-end, au stade IGA.

C'est que l'entraîneur de l'équipe nationale féminine devra trancher quant à l'identité de ses joueuses de simple, alors qu'il pourra compter sur Eugenie Bouchard, Françoise Abanda et Bianca Andreescu.

Gabriela Dabrowski, une spécialiste du double, complète la formation.

Si on ne fait que regarder d'un oeil distrait les classements des trois premières, on pourrait penser que le choix de Bruneau est facile: Bouchard et Abanda pointent aux 117e et 127e rangs, respectivement, tandis qu'Andreescu vient en 197e place.

Mais les récentes performances de ce trio, particulièrement en Fed Cup, vient compliquer les choses.

Abanda a une fiche globale de 5-4 dans ce tournoi, mais elle a signé deux victoires face au Kazakhstan dans le match éliminatoire du Groupe II en 2017, en plus d'avoir poussé la Slovaque Dominika Cibulkova à trois sets et d'avoir battu Jana Cepelova dans le match éliminatoire de 2016.

Andreescu, âgée seulement de 17 ans, affiche quant à elle un dossier de 7-2 en Fed Cup, et de 5-2 en simple. Elle avait notamment inscrit le point de la victoire lors du duel face au Kazakhstan, ayant raison de Yaroslava Shvedova en deux manches.

Quant à Bouchard, elle effectue un retour à cette compétition, à laquelle elle n'a pas participé depuis 2015. La Montréalaise de 24 ans a une fiche de 11-4 à la Fed Cup mais elle a perdu ses deux derniers matchs de simple lors d'une rencontre de barrage du groupe mondial contre la Roumanie. Elle avait alors créé une certaine controverse en refusant de serrer la main de sa rivale lors du tirage au sort, ce qui avait servi de motivation aux Roumaines.

«Elle devait jouer en 2016 contre la Slovaquie, mais elle était blessée, a noté l'entraîneur. Elle adore jouer en Fed Cup. Quand elle ne se présente pas, c'est qu'elle en a beaucoup sur la planche et je peux comprendre parfois que les filles de haut niveau avec le calendrier très chargé (fassent l'impasse sur la compétition).»

Et Bruneau estime que la Fed Cup pourrait la relancer.

«Elle a besoin de jouer des matchs, ça lui manque. La victoire surtout. Je pense que c'est une spirale vers le bas qui se réflète dans son jeu. Elle fait très bien sur le terrain, mais elle manque de victoires. Elle a besoin de quelques victoires afin de reprendre confiance et que de belles choses puissent se réaliser.»

En vertu de son classement et de son âge, est-ce qu'Andreescu est donc la plus facile à tasser? C'est ce que laissent croire les propos de Bruneau.

«Parfois, tu ne comptes pas sur toute ton équipe dans ces tournois. Cette fois, toute l'équipe est présente», a-t-il dit, après avoir souligné à quel point Abanda élevait son jeu d'un cran dans les grandes occasions.

«À Wimbledon, à Roland-Garros, à Québec. Elle joue souvent bien à la Coupe Rogers et en Fed Cup, elle a un super palmarès, a-t-il souligné. Parfois, sur les plus petits tournois, c'est plus difficile. Elle doit travailler là-dessus, car elle est très forte. Je pense qu'elle pourrait être bien mieux classée qu'elle ne l'est présentement. (...) Je pense qu'elle a ce qu'elle faut pour largement percer le top 100

La formation de l'Ukraine n'a toujours pas été confirmée, mais elle comptera sur une équipe de qualité. Même s'il semble qu'elle ne pourra pas compter sur les services de la quatrième joueuse mondiale, Elina Svitolina, Leisa Tsurenko (no 41) et Kataryna Bondarenko (no 78) devraient être de la partie. Kateryna Kozlova occupe quant à elle le 68e rang mondial.

Le Canada doit disputer ce barrage contre l'Ukraine parce qu'il a perdu son match de premier tour du Groupe mondial II contre la Roumanie, en février. L'équipe misait alors sur Andreescu, Dabrowski, Carol Zhao et Katherine Sebov.

Bouchard et l'USTA font la paix

Par ailleurs, Bouchard et l'Association américaine de tennis (USTA) ont décidé d'enterrer la hache de guerre.

Dans un communiqué conjoint transmis mercredi, la Québécoise et la fédération ont annoncé qu'ils feront un don à une oeuvre caritative qui cherche à améliorer la situation de jeunes défavorisés par le tennis, afin «de travailler de concert et faire avancer leurs intérêts mutuels».

Bouchard avait poursuivi l'USTA après avoir perdu pied sur un plancher glissant et s'être cognée la tête dans le vestiaire aux Internationaux des États-Unis, en 2015. Le 22 février dernier, l'USTA avait été jugée coupable à 75% et les deux parties avaient annoncé quelques heures plus tard en être venues à une entente hors cour.

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Bianca Andreescu