La série noire se poursuit pour Eugenie Bouchard en ce début d'année 2018.

Battue lundi au premier tour du tournoi de Hobart, en Australie, la Canadienne a perdu ses huit derniers matchs et elle n'a pas gagné depuis août 2017.

Après avoir subi trois défaites sans appel, la semaine dernière à la Coupe Hopman, contre Daria Gavrilova (25e), Angelique Kerber (22e) et Elise Mertens (36e), celle qui a glissé au 83e rang mondial affrontait lundi la Biélorusse Aryna Sabalenka (69e). Cette dernière, une joueuse prometteuse de 19 ans, a profité du jeu erratique de sa rivale pour s'imposer, 6-4 et 6-3. Bouchard a commis pas moins de 12 doubles fautes.

La défaite est d'autant plus coûteuse qu'elle va entraîner une nouvelle chute au classement, cette fois au-delà du top 100, autour du 112e rang. Et comme Bouchard devra encore défendre plusieurs points la semaine prochaine aux Internationaux d'Australie - elle avait atteint le troisième tour en 2017 -, la glissade pourrait être encore plus importante très bientôt.

Bouchard a répété plusieurs fois au cours des dernières semaines qu'elle préférait ne pas penser à son classement, ses priorités étant de rester en santé et de retrouver le jeu «détendu» qui lui avait permis d'atteindre le cinquième rang mondial en 2014.

L'arrivée d'un nouvel entraîneur, Harold Salomon, pourrait l'aider, même si l'Américain de 65 ans n'a pas travaillé avec des joueurs de premier plan depuis longtemps et qu'il n'est encore officiellement qu'à «l'essai». La présence de Robbye Poole, ex-partenaire d'entraînement de Serena Williams, est aussi positive, mais l'Américain ne s'est engagé que pour le voyage en Australie.

Bouchard a dit avant la Coupe Hopman: «Je me sens bien avec mon jeu. Et quand je me sens bien sur le court, les résultats suivent. Je veux vraiment me concentrer sur ce point.»

Pas sûr que les quatre défaites consécutives l'aident à se sentir bien, la semaine prochaine, à Melbourne.

Lundi, après sa défaite, la joueuse de 23 ans a concédé que son niveau de jeu n'était vraiment pas où elle le voulait, mais qu'elle pourrait au moins profiter des quelques jours supplémentaires d'entraînement à Melbourne.

Une saison plus compliquée

Toujours bien présente dans les médias sociaux, Bouchard a réussi à préserver sa valeur «commerciale» malgré ses déboires sur les courts, mais les choses commencent à changer.

Le manufacturier de raquettes Babolat n'a pas renouvelé le contrat de la Canadienne, et celle-ci teste présentement des raquettes Head et Wilson. Quel que soit son choix, ce serait étonnant qu'elle puisse signer une entente aussi avantageuse que la précédente. Les autres commanditaires de Bouchard risquent de lui imposer les mêmes conditions dès que leurs contrats viendront à échéance.

Sur le plan sportif, ce serait étonnant que les organisateurs des tournois continuent d'offrir des laissez-passer à une joueuse exclue du top 100. Bouchard devra donc passer par les qualifications, même dans les tournois moins importants où elle joue déjà régulièrement depuis un an ou deux.

Et il y a son procès avec l'USTA, qui doit débuter en février à New York.

Difficile d'imaginer dans ce contexte que Bouchard puisse renverser la situation à court terme. Et malheureusement pour elle, chaque nouvelle défaite rend sa tâche encore plus difficile.