L'Américaine Sloane Stephens a remporté le titre féminin aux Internationaux de tennis des États-Unis, samedi, son premier en dans un tournoi du Grand Chelem en carrière.

Stephens, qui était en chaise roulante il y a seulement 11 mois en raison d'une blessure à un pied, a défait sa compatriote Madison Keys 6-3, 6-0 en une heure sur le court du stade Arthur Ashe.

La 83e raquette mondiale a ainsi rejoint la Belge Kim Clijsters en 2009 à titre de seules joueuses non classées à avoir gagné les Internationaux des États-Unis depuis 1968.

«Je devrais juste prendre ma retraite immédiatement, a déclaré Stephens à la blague. J'ai dit à «Maddie» (Keys) que je ne pourrai jamais surpasser ce moment-ci. Ce que je veux dire, c'est que je ne réussirai jamais un retour aussi triomphal.»

De plus, c'était la première fois que deux joueuses américaines s'affrontaient en finale à Flushing Meadows depuis 2002, soit depuis le duel entre Venus et Serena Williams.

Stephens a brisé Keys à deux reprises et gagné le premier set en seulement 30 minutes. Keys n'avait pas été brisée à ses deux matchs précédents.

L'Américaine âgée de 24 ans a exploité son excellent jeu défensif pour prolonger les échanges, et Keys en a perdu de nombreux à cause, notamment, de 17 fautes directes. Stephens en a seulement commis deux, en comparaison.

Le deuxième set, qui a également duré 30 minutes, s'est ensuite déroulé à sens unique, et Stephens a scellé l'issue de la rencontre lorsque Keys a manqué de précision en retour.

Keys et Stephens se connaissent depuis longtemps et sont de bonnes amies sur le circuit de la WTA. Elles se sont échangées des textos et des appels téléphoniques tôt en 2017, après qu'elles eurent raté les Internationaux d'Australie en raison d'interventions chirurgicales - Keys au poignet gauche, Stephens au pied gauche.

Après avoir perdu une série de rencontres, dont son match de premier tour à Washington plus tôt cet été, elle a présenté une fiche de 15-2. Pendant la même période, elle est passée de l'extérieur du top-900 au 20e échelon mondial environ, en date de lundi prochain. Et n'oubliez pas: elle est maintenant, et pour toujours, une championne d'un tournoi du Grand Chelem.

«Les choses sont toutes tombées en place au bon moment, a dit Stephens, et ce au cours des cinq ou six dernières semaines.»

Lorsque le match s'est terminé, elles se sont rencontrées au filet pour une longue accolade. Alors qu'elles attendaient le début de la cérémonie de remise des trophées, Stephens s'est dirigée vers elle et s'est assise dans une chaise située en bordure du court à côté d'elle, afin de discuter.

«Sloane est l'une de mes meilleures amies, et de l'affronter c'était vraiment très spécial. Je n'ai pas pu jouer mon meilleur tennis aujourd'hui et je suis déçue, a convenu Keys. Mais Sloane, en bonne amie, m'a remonté le moral. Et si je devais perdre contre une adversaire aujourd'hui, alors je suis contente que ce soit elle.»

Plus tôt samedi, la Suissesse Martina Hingis et le Britannique Jamie Murray ont remporté la finale du double mixte 6-1, 4-6, 10-8 contre la Taïwanaise Chan Hao-Ching et le Néo-Zélandais Michael Venus.

Hingis, déjà membre du Temple de la renommée du tennis, et Murray ont ainsi remporté un deuxième titre du Grand Chelem en autant de tentatives, après leur triomphe à Wimbledon en juillet. Ils ont gagné les dix matchs auxquels ils ont participé depuis qu'ils forment un tandem.

Mais malgré ces beaux succès ensemble, ni Hingis, ni Murray ne pouvait assurer qu'ils feraient équipe aux Internationaux d'Australie, en janvier.

«Il y a encore beaucoup à parcourir avant l'année prochaine», a rappelé Hingis, qui compte maintenant 24 triomphes en carrière en tournois du Grand Chelem, soit  cinq en simple, 12 en double féminin et sept en double mixte.

Dimanche, elle participera à la finale du double en compagnie de la soeur de Chan.

Murray, le frère aîné d'Andy, a mérité un troisième titre en double mixte.

L'Espagnol Rafael Nadal croisera le fer avec le Sud-Africain Kevin Anderson en finale du côté masculin, dimanche.