Alors qu'il rêvait de décrocher un troisième titre majeur en moins de neuf mois, comme à ses plus belles années (2004, 2006, 2007), Roger Federer a chuté en quarts de finale des Internationaux des États-Unis mercredi. Une défaite qui, à ses yeux, ne gâche cependant pas «une année magnifique».

Un impromptu très enlevé à Melbourne, une fugue pour Roland-Garros, un récital à Wimbledon et, pour finir, un couac à Flushing Meadows: en 2017, le maestro suisse de 35 ans a réussi un retour tonitruant sur le devant de la scène.

Juan Martin Del Potro l'a certes stoppé sans ménagement en quarts de finale des Internationaux des États-Unis, mais le géant argentin est seulement le quatrième joueur à l'avoir battu en 2017 après le Russe Evgeny Donskoy (116e mondial), au deuxième tour à Dubaï début mars, l'Allemand Tommy Haas (302e) au premier tour à Stuttgart début juin, un autre Allemand Alexander Zverev (alors 8e mondial) en finale à Montréal à la mi-août.

«Cela fait partie du sport, on ne peut pas toujours gagner, on tombe face à des joueurs qui sont meilleurs que vous sur un match, mais mon année reste magnifique», a insisté Federer, éliminé 7-5, 3-6, 7-6 (10/8), 6-4.

«Meilleur qu'en 2004-2007»

À son bilan de 2017, figurent aussi 39 victoires, cinq nouveaux titres, dont deux en Grand Chelem, et des chefs d'oeuvres comme son improbable conquête des Internationaux d'Australie, son doublé Indian Wells/Miami ou encore son impressionnante quinzaine de Wimbledon où il n'a pas perdu un seul set.

Sa 17e place avant Melbourne, après avoir été éloigné du circuit pendant six mois pour soigner son dos et un genou, lui offrait pourtant des tableaux compliqués en début de saison mais, après la quinzaine new-yorkaise, il redeviendra dauphin de Rafael Nadal au classement de l'ATP grâce à ce bel enchaînement.

C'est peu dire que Federer a surpris les observateurs et ravi ses pairs.

«Personne ne s'attendait à le voir revenir et gagner aussi vite des Grand Chelems», admet le Suédois Mats Wilander, ancien numéro 1 mondial reconverti consultant télé qui prédit encore quelques belles années à Federer. «Ce qui me frappe le plus, c'est la manière dont il a changé son jeu (...). Jamais il n'avait été aussi agressif, et je le trouve meilleur aujourd'hui qu'il ne l'était à l'époque où il dominait le circuit dans les années 2004-2007».

Le Belge David Goffin, 14e mondial, insiste lui sur l'intelligence de son programme. Une sagesse face aux blessures qui est en train de faire école parmi les cadors. Inspirés, Novak Djokovic et Stan Wawrinka ont ainsi mis prématurément fin à leur saison plutôt que de traîner des blessures.

Calendrier léger

«Il a décidé de jouer peu, de faire le choix d'un calendrier très léger, en ne jouant pas sur terre battue et ça a payé. Il est un des rares joueurs à jouer très peu en compétition mais très, très bien en tournoi», note Goffin.

Federer tient à finir 2017 en beauté, après une pause pour soigner un dos qui lui a encore joué un mauvais tour entre Montréal et Flushing Meadows.

«2017 n'est pas fini, il y a encore des choses à gagner, même si c'est vrai que tout ce qui arrive à partir de maintenant, c'est du bonus. (...) J'ai encore des objectifs d'ici la fin de l'année», a-t-il rappelé.

À son programme figure donc la première édition de la Coupe Laver, compétition par équipes où il sera associé à Rafael Nadal fin septembre à Prague, puis des escales à Shanghaï, Bâle, «son» tournoi de coeur, et le dernier Masters 1000 de l'année à Paris, avant le Masters londonien en novembre.

Même si ce n'est pas un priorité affichée («Je vivrai bien sans être numéro 1 cette année»), Federer peut même encore espérer détrôner Nadal, même si l'Espagnol peut prendre le large en cas de titre dimanche.

«Dans l'immédiat, j'ai besoin de repos, de repartir à l'entraînement. Mais je suis optimiste pour la fin de saison, surtout qu'en règle générale, c'est une période où je joue très bien», a-t-il lancé, avec appétit, avant de quitter New York.